Les plages situées entre Khnis et Teboulba dans le gouvernorat de Monastir ont été le théâtre d’un phénomène inquiétant ces derniers jours. Des centaines de poissons morts se sont échoués sur le littoral, suscitant des interrogations parmi la population et les professionnels de la mer. Le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche a finalement apporté une explication à travers un communiqué publié sur sa page Facebook officielle.
Les causes scientifiques du phénomène
Les analyses menées sur l’eau et les espèces marines ont révélé que cette mortalité massive résultait d’une diminution importante du taux d’oxygène dans l’eau. Ce déficit a été provoqué par la prolifération puis la décomposition d’algues microscopiques, plus précisément des dinoflagellés et des chlorophytes. Ce phénomène, connu sous le nom de « marée rouge », a été favorisé par plusieurs facteurs environnementaux. D’une part, les températures élevées dépassant les 30 degrés ont créé des conditions propices. D’autre part, la présence excessive de nutriments dans l’eau a accéléré le processus. Les espèces les plus touchées incluent le rouget barbet, la dorade blanche et le rouget gris, qui représentent l’essentiel des pertes observées.
Mesures de précaution et surveillance accrue
Bien qu’aucune substance toxique n’ait été détectée lors des premières analyses, les autorités ont pris des dispositions strictes. L’interdiction temporaire de pêcher, de collecter ou de commercialiser le poisson provenant de la zone affectée reste en vigueur. Cette décision préventive sera maintenue jusqu’à l’obtention des résultats définitifs des examens en laboratoire. Parallèlement, un dispositif de surveillance a été mis en place avec la collaboration de plusieurs institutions. Un numéro vert permet aux citoyens de signaler d’éventuels nouveaux cas, tandis que des équipes mixtes composées de garde-côtes et d’inspecteurs sanitaires effectuent des rondes régulières dans les ports de Monastir, Sayada et Teboulba.
Les conséquences de cet événement dépassent le cadre écologique et touchent directement l’économie locale. Les pêcheurs de la région font état de pertes financières importantes et réclament des mesures de soutien immédiates. Les autorités locales examinent actuellement la possibilité de mettre en place un système d’indemnisation provisoire. Sur le plan environnemental, l’Agence nationale pour la protection de l’environnement et l’Office national d’hygiène assurent un suivi rigoureux de la qualité des eaux. Leur objectif consiste non seulement à surveiller l’évolution de la situation, mais aussi à élaborer des solutions pour améliorer le renouvellement des eaux dans les canaux urbains qui se jettent dans le golfe. Cette zone, particulièrement sujette aux phénomènes d’eutrophisation, nécessite en effet une attention particulière pour prévenir de nouveaux incidents de ce type. Les services compétents promettent de communiquer des informations plus précises dès que les analyses complètes seront disponibles.
Mortalité des poissons à Monastir : les microalgues identifiées comme cause principale
Researcher holds a test tube with water in a hand in blue glove