Très direct était Abdelfattah Mourou, dirigeant au sein d’Ennahdha, lors de son entretien accordé à la Tribune de Genève mardi 24 octobre 2017. Plusieurs thématiques ont été abordées par l’homme politique tunisien, à l’instar de la situation de la Tunisie, la place de l’Islam ou encore la relation d’Ennahdha avec les Frères Musulmans. Il existe, par ailleurs, un point qui risque de faire beaucoup réagir. « Un pays dirigé par un président de 93 ans, allié à Rached Ghannouchi qui en a 76, est-il vraiment stable ? Que se passera-t-il si l’un des deux venait à disparaître ? », s’interroge Abdelfattah Mourou, qui affirme, également qu’il n’existe aucun accord entre Ennahdha et Nidaa Tounes.
Sous sa casquette de dirigeant au sein du parti islamiste, Mourou a tenu à défendre la nouvelle orientation de son parti, affichée depuis son 10ème congrès en 2016. « La Tunisie n’est pas un Etat islamique. La Constitution a tranché. Ennahdha signifie « renaissance », donc il n’y a plus de connotation islamique […] Je suis le plus ouvert des nahdhaouis et j’en suis fier », assure-t-il encore. Et à propos des relations entre le parti et les Frères Musulmans : « Nous avons rompu avec eux en 1978 et nous avons forgé notre propre identité et nos propres positions concernant les libertés publiques et privées ».