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Le Parti destourien libre a envoyé une lettre au gouvernement demandant le retrait définitif des projets de loi relatifs aux accords avec le Qatar et la Turquie conformément au chapitre 137 des statuts de l’Assemblée des représentants du peuple, qui stipule le droit de l’auteur de l’initiative de retirer son initiative à moins qu’elle ne soit présentée en séance plénière.
Le PDL a estimé que les accords susmentionnés nuiraient à la souveraineté et à l’indépendance de la Tunisie et frapperaient le système économique national en le transformant en une plateforme au service des agendas et des axes étrangers.
Il a appelé à l’examen minutieux et approfondi de tous les accords conclus par les gouvernements précédents qui n’ont pas encore été présentés au Parlement ou à la session plénière, et à ne passer aucun accord qui ne correspond pas à l’intérêt supérieur du pays.
L’Assemblée des représentants du peuple avait décidé mardi après-midi suite à la réunion de son bureau de reporter jusqu’à nouvel ordre la réunion plénière prévue ce mercredi et demain jeudi, et ce à la demande du gouvernement.
Cette plénière devait être consacrée à l’examen des deux projets de loi. Le premier n° 68/2018 relatif à l’approbation de l’accord sur l’encouragement et la protection mutuelle des investissements conclu entre la Tunisie et la Turquie. Le second n° 5/2020 a trait à l’approbation d’un accord de siège entre la Tunisie et le Qatar Development Fund portant sur l’ouverture d’un bureau pour le Qatar Development Fund (QFD) en Tunisie.
* »Tentative de conquête des Frères musulmans »
Le parti destourien libre a annoncé lundi 27 avril 2020 avoir déposé une plainte auprès du tribunal administratif pour faire suspendre l’examen des deux projets de loi en question dont il démontre le danger pour l’économie et la souveraineté nationales.
Dans une conférence de presse tenue lundi dernier, la présidente du PDL Abir Moussi a estimé que l’examen des deux projets de loi incriminés représente une violation de la constitution, qualifiant les deux projets « d’agenda politique entrant dans le droit fil de la tentative de conquête des Frères musulmans ».
« Alors que d’autres textes de loi autrement plus urgents et vitaux croupissent depuis deux ans dans les tiroirs de l’ARP, le bureau de l’Assemblée décide étrangement de passer à l’approbation ce mercredi 29 avril des deux projets de loi qui avaient été adoptés au niveau de la commission des Finances le 12 mars dernier ».
Moussi a invité le président de la République Kaïs Saïed à ne pas les ratifier parce qu’ils représentent une atteinte à la souveraineté, y compris économique de la Tunisie.