Sur un total de 2173 listes candidates aux élections municipales qui devraient avoir lieu le 6 mai prochain, 897 prônent l’indépendance de tous liens partisans. Il s’agit en outre d’une tentative pour convaincre les citoyens tunisiens qui ne font plus confiance aux partis politiques de voter à leur profit. Sauf que, selon plusieurs experts et militants de la société civile, ces listes indépendantes, sont loin d’être indépendantes. En effet, certains partis politiques qui se sont vus rejetés par une bonne partie des citoyens tunisiens particulièrement dans certaines région, semblent avoir eu recours à cette tromperie rien que pour piéger les électeurs qui se veulent indépendants.
Selon un article paru dans le journal Achourouk dans son édition de ce mardi 01 mai 2018, nombreux sont les partis politiques qui ont eu recours à ce « masque » dans une tentative de remporter le maximum de voix, particulièrement dans certaines régions où leur chance de victoire serait minime pour diverses raisons. Parmi ces partis, on cite notamment les partis Ennahdha et Nidaa Tounes. Ces derniers, auraient donc décidé de soutenir sur les plans logistique et financier, certaines listes « indépendantes » sur lesquelles figurent certains de leurs sympathisants « discrets« , considérés comme étant des leaders d’opinion dans leurs villes natales.
Faute de popularité, d’autres « petits » partis politiques, se sont abstenus de présenter des listes candidates portant leurs noms tout en se contentant de faire infiltrer certains de leurs dirigeants régionaux dans des listes « indépendantes ».
Pour conclure, selon des statistiques véhiculées par le comité de soutien aux listes indépendantes qui compte plusieurs politiciens tels que Sabrine Ghoubantini et Amina Mansour, le nombre de listes indépendantes ayant été infiltrés par les partis politiques s’élève à 583. Quant aux listes à proprement parler indépendantes, elles ne devraient pas dépasser les 314.