Trois jours après le début de la campagne électorale des élections municipales 2018, l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE) a recensé plusieurs infractions, d’après son membre Riadh Bouhouche. Intervenant dans Midi Show ce lundi 16 avril 2018, il a affirmé que 9 infractions ont été constatées pour dépassement du délai pour la déclaration des activités.
De fait, d’après le membre de l’ISIE, chaque liste électorale est tenue à déclarer ses activités à l’ISIE par souci de transparence. On compte, également, 3 infractions au niveau des manifestes électoraux susceptibles d’induire l’opinion publique en erreur. « 6 infractions pour incitation à la haine, aux violences et au racisme ont été recensées, en plus de la mise en place de numéros verts au profit d’une liste électorale donnée », a-t-il ajouté, appelant les candidats aux élections à respecter la loi.
Concernant le rejet de certains manifestes électoraux, dénoncé par certains partis politiques, le membre de l’ISIE a affirmé que plusieurs d’entre-eux contenaient des propos violant les principes de la loi fondamentale de 2014 sur les élections et les référendums. « Le texte interdit toute atteinte morale ou physique aux concurrents et impose, également, la transparence sur les sources de financement de la campagne électorale. Dans certains manifestes, des candidats ont été qualifiés de menteurs par d’autres, ce que nous considérons comme une atteinte car cela peut engendrer de la violence verbale. D’autres ont voulu profiter du symbole du président de la République, en tant que chef des armées et fondateur d’un parti politique donné – Nidaa Tounes – pour inciter les sécuritaires à voter. Le parti concerné a réagi positivement à nos remarques et a rectifié le tir« , a encore expliqué Riadh Bouhouche.
Elections de 2014 : l’encre a coûté 600 000 dollars américains
D’autre part, le membre de l’ISIE a répondu aux critiques de certains partis politiques ayant pointé du doigt l’instance au niveau de sa coordination avec ses bureaux régionaux. « Dimanche 15 avril 2018, l’ISIE a pris la décision de coordonner avec ses bureaux régionaux pour éviter les erreurs, et ce afin d’élaborer un avis unifié sur les manifestes et tout le reste », a-t-il assuré.
Dans ce même contexte, l’ISIE, d’après Riadh Bouhouche, a demandé aux candidats de formuler des promesses raisonnables et réalisables. « Nous voulons éviter une déception pour les électeurs et ce afin d’éviter l’augmentation de l’absentéisme le jour du scrutin », a-t-il noté.
S’agissant de l’encre électorale, il a affirmé que l’ISIE aurait souhaité s’en passer, mais qu’elle a finalement accepté son utilisation pour faire taire les éventuelles critiques sur la transparence des élections. « L’encre nous a coûté, en 2014, 600 000 dollars américains. Cette année, elle nous a été offerte par la Chine », a encore déclaré le membre de l’ISIE.