Mustapha Ben Jaâfar, président en attendant d’être président !

Le leader du Parti Ettakattol et président de l’Assemblée nationale constituante a fait une promesse aux Tunisiens. Mustapha Ben Jâafar avait déclaré qu’il quitterait son poste de président de l’Assemblée s’il se présentait à la présidentielle. À la surprise de tous, Mustapha Ben Jaafar a annoncé il y a quelques jours, lors d’une conférence de presse, qu’il avait décidé de poursuivre ses fonctions de président à l’Assemblée nationale pendant la campagne présidentielle. Bien que cette promesse non tenue soit, pour plusieurs citoyens interrogés, une «trahison», ou un danger, puisqu’il pourrait profiter de ses fonctions pour promouvoir sa campagne présidentielle, les militants d’Ettakatol pensent différemment.

Présent à l’ANC, l’élu Mouldi Riahi nous a accordé une interview

«Dans aucun pays du monde un candidat n’est obligé de démissionner parce qu’il se porte candidat à l’une ou à l’autre de ces hautes responsabilités. MBJ a exprimé il y a près de six mois un désir de démissionner une fois la Constitution terminée, mais entre ce moment-là et maintenant les choses ont évolué, il y a de graves dangers relatifs à la sécurité du pays. Le véritable responsable doit à ce moment-là veiller davantage au bon fonctionnement des institutions de son pays et à sa sécurité qu’à sa propre image ou à celle de son parti.

À mon avis et j’insiste, si un candidat se présente à la présidentielle, il doit avant tout veiller à la stabilité du pays et des institutions qui en régissent la vie. Nous avons débattu cette question au sein du bureau politique, au Conseil national et j’ai été l’un des fervents défenseurs de cette décision. 

À quelques semaines du début de la campagne électorale pour les législatives, maintenant que nous savons que la première vice-présidente de l’Assemblée est candidate aux législatives, que le second vice-président est lui aussi candidat, si l’on veut exprimer ce vœu qu’avait exprimé Mustapha Ben Jaâfar, nous devons procéder à des élections au sein de l’Assemblée pour élire un nouveau président pour quinze jours ou deux mois.

Nous savons cependant qu’il y a à l’ANC quelque 130 élus qui se portent candidats à la future Assemblée. La situation devient donc très difficile. Je connais MBJ depuis plus de trente-cinq ans et je connais la droiture de cet homme et le respect qu’il a pour les citoyens et je sais qu’il n’utilisera jamais ses fonctions actuelles pour la campagne ni pour notre parti.» 

Dans ce sens, les analystes politiques s’accordent à dire qu’aucune loi n’oblige Mustapha Ben Jâafar ni même le président provisoire de la République, Moncef El Marzouki, à démissionner de leurs fonctions actuelles s’ils sont candidats pour les futures élections.

Dans un article, le chroniqueur et journaliste Sofiène Ben Hamida écrit notamment : «Aux dernières nouvelles, Mustapha Ben Jâafar a annoncé officiellement sa candidature à la présidentielle. Les Tunisiens se souviennent qu’il avait promis de démissionner de la présidence de l’ANC dès l’annonce officielle de sa candidature. Ils pourront constater que ce n’est qu’un fumiste de plus, puisqu’il a choisi de garder son poste à l’ANC.»

Y.H

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