L’institut supérieur des langues à Nabeul est inaccessible aux personnes à mobilité réduite en raison de l’absence d’un passage et d’un portillon facilitant leur déplacement. Une étudiante prénommée Safa Fhaiel, inscrite en première année, littérature et civilisation arabes s’est vue privée de poursuivre ses études à l’institut.
« On m’a privée de poursuivre mes études. On m’a privée d’avoir une licence fondamentale en langue, littérature et civilisation arabes. Pourquoi ?! parce que je suis paralysée et je ne peux pas accéder à l’institut dont j’avais toujours rêvé. Dans notre pays, les personnes à mobilité réduite ne peuvent pas poursuivre leurs études, n’ont pas le droit de rêver ni de réussir dans leurs vies comme les autres. Cet institut m’a privé d’être une étudiante brillante, parce que la directrice a rejeté ma demande appelant à construire un passage pour les personnes à mobilité réduite, à mes frais. Elle a prétendu que ce passage causera des problèmes de circulation pour les autres. Je ne pouvais même pas contacter la directrice pour lui dire qu’on pourrait faire simplement une rampe d’accès aux personnes à mobilité réduite et qu’on ne la mettrait qu’en cas de besoin… mais rien n’y fait « , a-t-elle écrit.
Ces propos ont ému la toile et ont été massivement partagés par les internautes qui ont dénoncé le comportement de l’administration de l’institut précité. Certains internautes ont clamé une atteinte aux droits de l’homme, soulignant qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé.
Quelques heures après la publication de ces mots, l’étudiante a affirmé qu’elle a été contactée par le ministère de l’enseignement supérieur. Un responsable de ce département lui a promis de se déplacer à l’institut pour voir la possibilité de création d’un passage ou d’une rampe pour les personnes à mobilité réduite.
Dans la même journée, un autre élève à Kairouan était victime d’injustice dans une école primaire privée à cause de ses problèmes de santé. Dans cette Tunisie de 2018, on a aussi un enfant empêché de rejoindre les bancs de l’école parce qu’il a le diabète.
Si ces directeurs et agents administratifs dans les écoles et les facultés avaient des enfants à mobilité réduite, ils auraient construit des ponts et non pas de simples passages pour que leurs descendants puissent étudier sans le moindre écueil. Si c’étaient leurs enfants qui avaient le diabète, ils auraient ramené une équipe médicale permanente à l’école pour les soigner…mais hélas, tant que ce sont les enfants des autres… on fait la sourde oreille ou ou même prétendre être en réunion pour ne pas répondre aux demandes de ces jeunes.