La saison 2024/2025 s’annonce complexe pour les producteurs d’agrumes du gouvernorat de Nabeul, où l’on prévoit une baisse de la récolte de 10 %.
Les estimations du Commissariat Régional au Développement Agricole tablent sur une production de 260 mille tonnes, soit une légère diminution par rapport aux 270 mille tonnes de la saison passée. Cette baisse n’affecte toutefois pas la qualité : dans les zones de Bou Argoub et Takelesa, où les agriculteurs ont mobilisé leurs propres ressources pour l’irrigation, les fruits promettent d’être plus gros et de meilleure qualité.
Imed Bey, président de l’Union Régionale de l’Agriculture et de la Pêche (URAP) de Nabeul, se veut optimiste quant à l’impact des pluies récentes sur la qualité de la production. Dans une déclaration à l’Agence Tap, il a estimé que la récolte nationale pourrait atteindre environ 360 mille tonnes, une grande partie provenant de Nabeul, qui joue un rôle clé avec 75 % de la production et la quasi-totalité des exportations d’agrumes, principalement de la variété maltaise.
Cependant, la sécheresse persistante et la baisse des réserves d’eau des barrages du Nord compliquent la situation, surtout pour les vergers de Menzel Bouzelfa et Beni Khalled, fortement dépendants de ces ressources. Les agriculteurs de ces zones ont dû se tourner vers des solutions d’irrigation alternatives, mais nombre d’entre eux envisagent désormais l’oléiculture, perçue comme plus résiliente face aux défis climatiques croissants.
Pour Nabeul, où environ 20 000 travailleurs dépendent de la culture des agrumes, cette transition soulève des questions sur l’avenir de la filière. Le secteur reste essentiel pour l’économie locale, mais les changements climatiques, avec leurs effets sur les ressources hydriques et les maladies des plantes, poussent de plus en plus d’agriculteurs à envisager de nouvelles voies.