Les fonctions de Nabil Gargabou en qualité d’administrateur représentant de l’État au Conseil d’administration de la Société Nouvelle d'Impression de Presse et d’Édition (SNIPE) ont pris fin jeudi 3 novembre 2022 par arrêté de la Cheffe du Gouvernement daté du 3 novembre 2022, publié dans le journal officiel de la République Tunisienne (JORT). Cette décision a été annoncée alors que la société éditrice des deux quotidiens La Presse et Assahafa connaît des difficultés économiques majeures mettant désormais en péril son existence.
Contacté par Réalités Online ce vendredi 4 novembre 2022, Nabil Gargabou est revenu sur les dessous de la fin de sa mission à la tête de la SNIPE précisant que son mandat réglementaire en tant que représentant de l’État au sein du conseil d’administration de cette société est de trois ans sachant qu’il avait été nommé à ce poste le 29 juillet 2019.
Dans ce contexte, Nabil Gargabou a expliqué que, du point de vue juridique, son mandat aurait pu prendre naturellement fin le 28 juillet 2022 au lieu d’être prolongé de quelques mois supplémentaires.
« De ce fait, cette décision était purement juridique et n’a donc rien à voir avec les sit-ins, les mouvements sociaux ou les recrutements et promotions comme laissent croire certaines sources » a-t-il précisé. Et d’ajouter : « Pour que l’exercice de mes fonctions soit légal après la fin de mon mandat, il était nécessaire de me nommer encore une fois, or, moi, personnellement, je n’avais pas l’aptitude de rester pour plusieurs raisons ».
Dans ce contexte, Nabil Gargabou a assuré avoir présenté un plan de restructuration de la société. L’objectif étant de faire sortir la société de sa crise qui perdure depuis plusieurs années. « Finalement, ce plan n’a pas été mis en œuvre faute de moyens chose qui a aggravé la crise due à plusieurs années d’accumulations de dettes etc », a-t-il noté.
L’interlocuteur de Réalités Online a précisé que la SNIPE ne cesse d’enregistrer tous les mois des pertes colossales. « La SNIPE a perdu dix fois son capital » a-t-il estimé.
S’agissant de la masse salariale de la SNIPE, Nabil Gargabou a précisé que le montant, toutes charges comprises, dépasse mensuellement les 500 mille dinars.
En contrepartie, les recettes générées par ladite société sont minimes et ne couvrent en aucun cas les dépenses. «Environ 60% du chiffre d’affaires de la SNIPE font l’objet d’oppositions administratives. Les recettes provenant des administrations publiques sont systématiquement retenues par les services de fiscalité. Par ailleurs, le recouvrement auprès des clients privés est de plus en plus difficile à cause de la conjoncture économique actuelle. La situation est pareille partout et la quasi-totalité des journaux font face aux même difficultés en l’absence de liquidité et face à la hausse vertigineuse du coût du papier etc », a-t-il regretté. Et d’ajouter : « La SNIPE fait l’objet d’un déséquilibre mensuel structurel. On ne peut plus tenir et la situation ne peut plus durer. La société est désormais dans l’impossibilité de payer les salaires de ses employés et de couvrir le coût de production. »
Selon Gargabou, sans l’intervention significative de l’État, la SNIPE risque bel et bien de disparaître. « L’État doit prendre en main ses responsabilités. La SNIPE n’est pas une société privée mais elle est sous tutelle de la présidence du gouvernement », a-t-il rappelé.
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