Lors d’une interview accordée en exclusivité, depuis la prison, au journal français, Le Point, le candidat au second tour de l’élection présidentielle anticipée et président du parti Au Cœur de la Tunisie, Nabil Karoui, est revenu sur les résultats du premier tour de l’élection, considérant que son incarcération 3 semaines avant le jour du scrutin, lui a coûté environ 10 points par rapport aux résultats des sondages ayant précédé le suffrage.
Il a dans ce contexte affirmé que des machines islamistes et gouvernementales, ont déployé d’importants efforts, sur le terrain, afin de dissuader les électeurs d’aller voter à son profit. « J’étais content d’être au second tour et très déçu d’avoir perdu pratiquement dix points par rapport aux sondages 48 heures avant. C’est l’effet de mon incarcération et celui de « machines » électorales sur le terrain, déployées par les islamistes et le gouvernement pour dissuader les gens d’aller voter pour moi en leur faisant croire que j’étais inéligible. En dépit de tout cela, j’étais surtout très fier du peuple tunisien qui a quand même voté en toute liberté et qui a puni les partis au pouvoir.« a-t-il affirmé.
Nabil Karoui est également revenu sur les conditions dans lesquelles est menée sa campagne électorale pour le second tour. Il a dénoncé la détermination des autorités à le maintenir en prison et à l’interdire d’accéder aux médias et donc réussir sa campagne. « Quel danger je représente pour la sécurité publique s’ils me sortent pour deux ou quatre heures ? » s’est-il demandé.
En ce qui concerne les parties qui se cachent derrière son arrestation, Nabil Karoui a considéré que le chef du gouvernement, Youssef Chahed, ainsi que ses alliés islamistes l’ont incarcéré afin de le priver de faire sa campagne pour les élections présidentielle et législatives. « …Malgré tout ce que j’ai subi, je suis au second tour. Je représente donc un poids électoral et politique, je suis une réalité dans la Tunisie d’aujourd’hui.« a-t-il affirmé.
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