Najem Gharsalli, cette grande affaire « louche » de la République tunisienne

Mohamed Najem Gharsalli, ancien ministre de l’Intérieur et ancien ambassadeur de Tunisie au Maroc, accusé de complot contre la sûreté de l’Etat et de mise à disposition d’une armée étrangère en temps de paix, baigne depuis plusieurs mois dans l’impunité totale. Sa disparition et la non application du mandat de dépôt émis par le premier juge d’instruction du Tribunal Militaire à son encontre ont fait éclater l’un des plus grands scandales de la République tunisienne.
Cette affaire a intrigué la scène politique, la population et même les magistrats, soucieux de l’application de la justice. Plusieurs questions énigmatiques et ambiguës planent sur cette affaire, à l’instar de l’obtention de l’accusé d’un titre de congé d’un mois, qui a commencé quelques jours après l’émission du mandat de dépôt par le juge d’instruction. Ce dernier étant émis le 13 mars 2018, et le congé de Gharsalli, pour sa part, a commencé le 22 du même mois et ce en dépit du mandat de dépôt émis à son encontre. Ces vacances lui ont été accordées pour sa qualité de procureur général à la Cour de Cassation, directement par son supérieur hiérarchique, ou encore, le « fameux » ultimatum de 48 heures lancé par le chef du gouvernement Youssef Chahed au ministre de l’Intérieur limogé Lotfi Brahem, pour arrêter Gharsalli.
Intervenant sur Diwan Fm, le président de l’association des Magistrats Tunisiens, Anas Hamadi, s’est attardé sur cette affaire, précisant que la mise à exécution des mandats de dépôt, et des jugements prononcés généralement par la justice ne sont pas appliqués. Plusieurs interrogations tournent autour de cette affaire.
Interrogé sur le présumé laxisme des autorités pour l’arrestation de Gharsalli, le magistrat a affirmé que la justice militaire a fait pleinement son travail, la non application des procédures judiciaires revient au ministre de l’Intérieur et à l’Exécutif.  » Cette affaire est assez louche, étant donné que l’Exécutif a montré qu’il peut arrêter n’importe quel accusé peu importe où il se trouve en Tunisie. En tant qu’observateur, je peux vous affirmer qu’il y a des choses « louches » dans l’affaire de Najem Gharsalli en ce qui concerne le complot contre la sûreté de l’Etat. C’est une situation anormale, et ça touche la souveraineté du pouvoir judiciaire quand on n’applique pas ses décisions. »a-t-il conclu.

 

 

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