Négligé par la Tunisie, il voyage à bord d’un bus vers le Portugal pour défendre le drapeau national

Le champion du monde de kickboxing pour deux années consécutives 2015 et 2016, le Tunisien Firas Baccouche, s’est retrouvé obligé de parcourir 4 pays à bord d’un bus (3000 km) pour pouvoir participer à la finale du championnat du monde de Kickboxing, pour l’année 2017, qui aura lieu ce samedi 08 avril 2017 à Lisbonne au Portugal. On pourrait se poser la question: Pourquoi Firas  Baccouche n’a pas voyagé à bord d’un avion? Voyager à bord d’un avion est beaucoup plus confortable pour un champion du monde qui doit être en forme pour confronter son rival dans le cadre d’une finale. C’est simple, notre champion mondial, n’a pas eu la chance d’être gâté par les autorités tunisiennes comme c’est le cas pour des dizaines de sportifs qui n’ont plus rien à apporter à la Tunisie. Il n’est même pas récompensé pour les efforts qu’il déploie afin de hisser le drapeau tunisien dans les manifestations internationales. En effet, le jeune Firas Baccouche, a depuis toujours été négligé par la Tunisie.
Lors des précédentes compétitions, Firas Baccouche s‘était retrouvé obligé de travailler dans la maçonnerie pour assurer les frais de ses déplacements dans les pays européens afin de pouvoir participer aux compétitions internationales. Les ministres des sports qui se sont succédé n’étaient même pas au courant de ses victoires dans cette discipline et  ne le connaissaient même pas. C’est grâce aux médias qu’ils avaient eu la chance de connaitre ce champion mondial.
Contacté par Réalités Online ce samedi, quelques heures avant son combat pour l’obtention d’un nouveau titre mondial, Firas Baccouche a affirmé que son voyage de l’Italie vers le Portugal à travers la France et l’Espagne, a duré plus de 72 heures. Il a affirmé qu’il est arrivé à Lisbonne où se déroule la compétition internationale vers 4 heures du matin, soit quelques heures avant la finale. « J’ai du parcourir 3000 kilomètres non à bord d’un avion comme ils font l’ensemble des sportifs, mais à bord d’un bus avec quelques dizaines d’escales. Mon voyage était très dur et super fatiguant. J’ai du résister rien que pour pouvoir réaliser mon rêve et honorer mes amis et mon pays à l’étranger. Je ne suis pas prêt à perdre mon titre de champion, par contre je suis prêt à tout faire pour le maintenir » a-t-il affirmé sur un ton amer. Et d’ajouter:  » Les autorités tunisiennes n’ont rien fait pour m’aider à obtenir mon visa pour pouvoir voyager officiellement à bord d’un avion. Je ne détiens pas actuellement les papiers de séjours. Je viens de remettre mon dossier de renouvellement auprès des autorités concernées, sauf que la date d’obtention des papiers pourrait tarder. Les autorités tunisiennes n’ont rien fait pour accélérer les procédures« .
Firas Baccouche a ajouté qu’il n’avait suffisamment pas d’argent pour pouvoir déposer le dossier pour l’obtention des papiers de séjours en Italie dans les délais, comme c’était le cas pendant les trois précédentes années. En effet, il ne jouit d’aucune prime de la part du ministère de la jeunesse et des sports. On lui a promis une prime depuis un moment mais il ne l’a pas encore reçue.
Il a ajouté que le ministère a été mis au courant de son voyage à travers les médias. Majdouline Cherni l’a donc appelé hier soir à une heure tardive, alors qu’il se trouvait à Madrid. Elle lui a assuré que sa prime a été versée dans le compte de la fédération tunisienne de kickboxing depuis le mois dernier.
Le champion mondial de kickboxing a indiqué que la ministre a assuré qu’elle allait prendre les mesures nécessaires et qu’elle allait ordonner l’ouverture d’une enquête pour déterminer les responsabilités.
Par ailleurs, Firas Baccouche, a tenu à remercier l’ambassadeure de Tunisie à Lisbonne, Saloua Bahri qui  l’a accueilli dans sa résidence et qui a fait le nécessaire. Saloua Bahri lui a également assuré qu’elle va prendre les mesures nécessaires pour garantir son séjour à Lisbonne, vu qu’il n’a pas de titres de séjour légaux.
Le champion tunisien a fini par dire qu’il va faire le maximum afin de regagner le titre mondial et honorer la Tunisie. « Mon voyage était super fatiguant  et pas du tout confortable.  J’étais durant tout le voyage horrifié à  l’idée d’être arrêté par la police des frontières étant donné que je suis à leur yeux un clandestin. Mais ce qui importe le plus,c’est que je suis là et je ne me laisserai pas faire. » a-t-il ajouté.  Il a par la même occasion tenu à remercier toutes les personnes l’ayant soutenu dans son parcours à l’échelle internationale, à leur tête l’homme d’affaires tunisien Aziz Zouheir, qui lui a consacré une prime de 600 dinars pour qu’il puisse bénéficier de séances d’entrainement.

H.B.H

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