Dimanche 18 mai au soir, Benjamin Netanyahu a surpris en déclarant permettre l’acheminement d’une « quantité de base de nourriture destinée à la population, afin d’éviter le développement de la famine dans la bande de Gaza ». Un semblant de bouffée d’oxygène pour la population de la bande de Gaza, où l’aide humanitaire est bloquée depuis le 2 mars dernier, alors que « deux millions de personnes sont affamées », selon le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Il était possible de voir là un léger revirement de la posture du premier ministre israélien à propos de la guerre qu’il mène contre le peuple palestinien depuis le 7 octobre 2023, et dont la violence s’est intensifiée durement à partir de la rupture du cessez-le-feu, le 18 mars dernier.
Un geste tactique, dans le but d’intensifier encore les efforts de guerre
Dès le lendemain matin, Netanyahu a fait disparaître tout espoir d’apaisement. Dans une vidéo publiée sur Telegram ce lundi 19 mai, il a indiqué que cette décision intervenait après que des « pays amis » aient affirmé qu’ils ne pouvaient soutenir Israël si la population gazaouie était en proie à la famine : « nous [Israéliens] ne devons pas laisser la population sombrer dans la famine, ni pour des raisons pratiques, ni pour des raisons diplomatiques ».
Et d’ajouter que l’armée israélienne allait s’emparer de « tout le territoire » de la bande de Gaza. Une volonté belliqueuse qui se confirme sur le terrain : « A l’attention des habitants de Khan Younès, Bani Suheila et Abasan [villes du sud de la bande de Gaza] : l’armée israélienne va lancer une offensive sans précédent pour détruire les capacités des organisations terroristes dans cette zone. Vous devez évacuer immédiatement vers l’ouest », a annoncé Avichay Adraee, porte-parole de l’armée israélienne pour le public arabophone sur Telegram.
*Stagiaire