Les résultats du premier tour de la primaire des Républicains, principale force d’opposition de la Droite française, sont tombés : contre toute attente, François Fillon, ancien Premier ministre sous Nicolas Sarkozy de 2007 à 2012, est arrivé en pôle position avec 44,1% des suffrages, suivi d’Alain Juppé (28,3%), ancien premier ministre sous Jacques Chirac et ministre des Affaires Etrangères sous Sarkozy.
Incontestablement, le grand perdant de la soirée est Nicolas Sarkozy (20,9%). L’ancien chef de l’Etat français avait énormément misé sur cette primaire à droite, dont il est l’initiateur. Mais il semble que le rêve de redevenir le locataire du Palais l’Elysée s’est brisé.
Dans son discours de l’après-résultat, Sarkozy a surpris plus d’un en appelant à voter pour François Fillon. Or, nous savons avec quelles violence et fermeté son ancien Premier ministre l’avait attaqué à maintes reprises tout au long de la période qui a suivi la défaite de Sarkozy en 2012 et particulièrement lors des débats télévisés de l’actuelle primaire de la Droite.
Le second tour des primaires de la Droite, s’il a lieu, opposera donc François Fillon à Alain Juppé. Certains analystes pensent que, dans un esprit de rassemblement et vu l’écart qui sépare les deux candidats, le prochain match pourrait être annulé. L’objectif serait de permettre à Fillon de disposer du soutien politique et de l’unité nécessaires pour partir à la conquête de l’Elysée, pas seulement face à la Gauche, mais surtout face au Front National, mené par Marine Le Pen, qui s’étend dangereusement.
Dans tous les cas, il s’agit d’un coup dur pour Nicolas Sarkozy. Certains voient dans son discours, prononcé suite à sa défaite aux primaires, une sorte de retrait de la vie politique. Sauf qu’il ne l’a pas explicitement annoncé. Difficile de le voir reproduire la même erreur qu’en 2012, lorsqu’il avait fait part de son retrait « définitif » de la vie politique française. Visiblement conscient de la volonté de puissance nietzschéenne qui l’anime, l’ancien président français a réalisé qu’il lui serait très difficile de le faire, fidèle à l’animal politique farouche qu’il est.