Un nouveau palier vient d’être atteint dans le mouvement de décomposition du parti Nidaa Tounes : Mahmoud Ben Romdhane, ex-ministre du Transport et nouveau ministre des Affaires sociales vient de déclencher la salve des démissions des ministres. Ce retrait a déjà été suivi par Saïd Aidi qui, lui, a « gelé son adhésion ». Ces démissions seront suivies par celles d’autres ministres membres de Nidaa Touness qui manifestent déjà leur rejet des pratiques antidémocratiques qui ont marqué le congrès non électif de Nidaa Tounes samedi et dimanche derniers à Sousse.
En effet, aucune des recommandations du comité des « 13 » n’a été respectée par les organisateurs. Ceux-ci, dont l’identité et les objectifs sont encore flous, ont imposé un règlement intérieur et la présence de plusieurs « secrétaires nationaux », non prévus ni appréciés des « légitimistes » du parti, c’est à dire ceux qui l’ont construit et mené à la victoire.
Faouzi Elloumi de son côté croit encore en Nida. Il a déposé hier soir un avis de formation d’un courant au sein du parti. Ce courant attirera ceux qui refusent les pratiques antidémocratiques au sein de Nidaa mais qui ne veulent pas laisser tomber un parti qu’ils ont contribué à créer. Logiquement, plusieurs ministres s’inscriront dans cette mouvance qui « sauve les meubles » sans contribuer à diviser encore plus le mouvement.
Désormais, Nidaa est divisé en 6 tendances :
– la tendance des premiers députés démissionnaires du parti et du bloc parlementaire, qui rassemble plus d’une vingtaine de députés.
– la tendance des 8 députés démissionnaires du parti mais pas du bloc parlementaire.
– la tendence du nouveau courant initié par Fouzi Elloumi.
– la tendance que vient d’inaugurer Mahmoud Ben Romdhane et qui consiste à rester au gouvernement mais à quitter définitivement le parti et toutes ses composantes.
– la tendance du « gel de l’adhésion » que vient de lancer Saïd Aidi
– et enfin, ce qui reste de Nidaa Tounes
Une chose est certaine, lorsqu’on interroge les dissidents de tous bords, la réponse est toujours la même. Tous ne veulent plus des pratiques antidémocratiques qui touchent le parti depuis plusieurs mois et qui ont connu leur apogée samedi et dimanche.