La direction actuelle de Nidaa Tounes est illégitime selon plusieurs coordinations régionales du parti. Au nombre de 10, ces dernières se sont réunies ce dimanche 28 octobre 2018 pour discuter des affaires internes du parti, marqué par la récente fusion avec l’Union Patriotique Libre (UPL). Les membres représentent notamment Kasserine, Bizerte, Tunis 1, Ariana, Sousse, Tunis 2, Le Kef, Ben Arous, Sfax et Siliana. Ils ont menacé de démissionner dans le cas où aucune réforme n’est engagée à Nidaa Tounes. Dans leur communiqué, publié ce dimanche même, les coordinateurs régionaux ont exprimé leur refus des tentatives de mainmise sur Nidaa Tounes, au même titre que de l’arrivée des « étrangers » qui n’ont aucun lien avec le parti.
« Nous considérons que toutes les décisions prises n’ont aucune valeur. Elles vont à l’encontre de la référence idéologique du parti », peut-on lire dans le document, où les coordinateurs régionaux ont également menacé de porter plainte et de démissionner si la situation ne change pas à Nidaa Tounes.
Ils ont appelé, dans ce même contexte, à la tenue d’un congrès démocratique sans exclusion. Ils ont aussi appelé à à la levée du gel de l’adhésion du Chef du gouvernement, Youssef Chahed. D’autre part, les coordinateurs régionaux ont mis en garde contre les agissements de l’Instance Vérité Dignité (IVD) dont le mandat s’est achevé. Ils considèrent que celle-ci est en train de diviser les tunisiens et d’attiser la haine.
Ils ont appelé, à la fin, à la mise en place d’un comité chargé d’entretenir le contact avec les militants et les dirigeants historiques de Nidaa Tounes. « Dans ce contexte particulier, ils [militants et dirigeants historiques] doivent se rassembler autour du parti et assumer leur responsabilité historique », peut-on encore lire dans le communiqué.
Le dirigeant Anis Maazoun a déclaré à la TAP que les participants s’opposent à l’idée de fusion entre Nidaa et l’UPL et se disent insatisfaits de la manière dont est dirigé le parti. Il a dénoncé les déclarations attentatoires du président de l’UPL aux militants et cadres de Nidaa Tounès, se disant étonné de voir ce dernier chargé du secrétariat général du mouvement sans aucune concertation avec la base ni consultation du règlement intérieur du parti. Le dirigeant de Nidaa Tounès a appelé au dégel de l’adhésion du chef du gouvernement Youssef Chahed au parti, mettant l’accent sur le besoin de resserrer les rangs de Nidaa Tounès au lieu de rapprocher d’un parti politique au projet différent, a-t-il regretté. De son côté Kamel Maalaoui, membre de la coordination de Bizerte a exprimé le refus de toute tentative visant à assujettir les militants de Nidaa Tounès qualifiant la direction du parti d’illégitime.
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