Les critiques ont fusé au sujet de la fusion surprise entre Nidaa Tounes et l’Union Patriotique Libre (UPL), et elles n’émanent pas seulement de l’extérieur : certaines structures internes au sein de Nidaa Tounes ont très mal vu cette opération.
C’est l’exemple du conseil régional du parti à Kasserine, qui a clairement exprimé son refus de voir Nidaa Tounes et l’UPL fusionner. Dans un communiqué, les membres du conseil régional ont exprimé leur indignation, affirmant que la direction du parti aurait mieux fait de commencer par rassembler les militants et les fondateurs, au lieu de s’ouvrir aux autres partis politiques.
Les membres du conseil régional se considèrent également mis à l’écart, étant donné qu’ils n’ont pas pu assister à la réunion du conseil national de Nidaa Tounes à Monastir dimanche 14 octobre 2018. Il faut rappeler qu’ils n’étaient pas les seuls persona non grata. D’autres dirigeants ont eux aussi été empêchés de prendre part à la réunion, ce qui a suscité une vague de colère qui les a poussés à manifester devant l’hôtel où résidait Hafedh Caïd Essebsi et sa troupe.
« C’est un nouveau pas vers la marginalisation des bases et des structures du parti. Il s’agit aussi d’une tentative d’enraciner la domination personnelle au sein de Nidaa Tounes et de le vider de ses militants », peut-on encore lire dans le communiqué du bureau régional de Nidaa Tounes à Kasserine.