Si proche de son premier congrès électif, Nidaa Tounes semble encore crouler sous le poids des luttes internes. Une fois encore, d’après des sources concordantes, c’est un désaccord entre Hafedh Caïd Essebsi, président auto-proclamé de l’instance politique, et le revenant Ridha Belhaj, qui secoue le parti.
Les hostilités auraient commencé depuis le début des préparatifs pour le congrès électif. Hafedh Caïd Essebsi aurait accusé Ridha Belhaj de comploter contre lui afin de s’emparer du parti. De son côté, « le Revenant » accuse le président auto-proclamé de l’instance politique de vouloir instrumentaliser le congrès en vue d’un agenda bien déterminé.
Chez ce qui reste de Nidaa Tounes, en d’autres termes, il semble que nous ferons face aux mêmes luttes de pouvoir et aux mêmes déchirements qui ont chamboulé le parti après 2014. Malgré les tentatives de rassembler les miettes, rien ne semble calmer les ardeurs des uns et des autres.
Il semble évident que la seule raison ayant conduit le parti à vouloir rassembler « ses forces« , réside dans les prochaines échéances électorales. La stratégie est presque claire désormais : (re)faire d’Ennahdha son ennemi juré, traque au Chef du gouvernement et à la nouvelle formation politique qui lui est assimilée et soutien incontestable au président de la République, Béji Caïd Essebsi.
A moins d’un an des élections législatives et présidentielle, nous ignorons encore ce que le parti prépare comme alternatives pour entamer les élections, puisque les seuls « programmes » et « propositions » qu’il évoque sont liées au départ du gouvernement, aux accusations contre Ennahdha au sujet du terrorisme et c’est tout.
Le congrès électif des 2 et 3 mars prochain nous apporterait, peut être, des réponses… s’il a lieu.