Nidaa Tounes: La fin des dissensions ?

S’il est vrai que le parti « Nidaa Tounes » a gagné les dernières élections législatives et présidentielle, il n’en demeure pas moins qu’il a beaucoup perdu de sa  cohésion. Dès son accession au pouvoir, les conflits internes, occultés pendant une longue période, ont été étalés au grand jour. Après l’épisode du comité constitutif qui a déclenché une guerre de clans et de succession au sein du parti, plusieurs observateurs avaient prédis de nouveaux conflits pouvant menacer la cohésion de Nidaa. Et ce fut la polémique qui avait pour toile de fond le poste de Secrétaire général du parti. Cette fois-ci, le suspense n’a pas trop duré,  le parti a réussi à régler, à l’amiable et  non sans fracas médiatique, cette affaire. Le Bureau politique du mouvement Nidaa Tounes, a désigné Mohsen Marzouk, qui quittera le palais de Carthage après le voyage présidentiel aux Etats-Unis, en tant que nouveau Secrétaire général du parti.

Plusieurs autres mesures ont été prises par cette instance de Nidaa dont la création  de  nouveaux postes, à savoir trois vice-présidents, en l’occurrence, Faouzi Elloumi, Hafedh Caid Essebsi et Taieb Baccouche et deux secrétaires-généraux adjoints. Ces derniers seront chargés d’organiser le travail du parti jusqu’à la tenue du congrès national du mouvement.

le Bureau politique a maintenu sa décision de « non-cumul des fonctions exécutives au sein de  l’Etat et du parti ».  En termes plus concrets, les ministres de Nidaa doivent faire le choix de  renoncer à leur responsabilité partisane ou gouvernementale.  Une décision que plusieurs observateurs considèrent comme  sage. Dans la phase cruciale que connait le pays, les membres du parti qui se sont vu attribuer des postes au sein du gouvernement ont  l’obligation de se consacrer entièrement à leur mission au service  du pays et du peuple tunisien. Autre raison à l’origine de cette décision, celle ayant trait à la vie même du parti, qui prépare son prochain congrès. Nidaa Tounes a besoin de responsables entièrement dédiés au travail au sein des instances du parti. Une explication confirmée par Boujemaa Remili, directeur exécutif de Nidaa, qui a indiqué que le non cumul des fonctions partisanes et gouvernementales, sert « l’intérêt du mouvement qui a besoin de ses dirigeants  à temps plein. Ceux qui assument la  charge de fonctions  gouvernementales ne peuvent pas se consacrer entièrement au parti ».  La problématique n’est pas facile à résoudre. Elle concerne, en effet, au moins, trois grandes figures du parti, et non des moindres. Il s’agit, ni plus ni moins, de Mohamed Ennaceur, Président de Nidaa par intérim et Président de l’ARP, de Taïeb Baccouche, Secrétaire général de Nidaa et ministre des Affaires étrangères  et de Salma Elloumi Rekik, trésorière du parti et ministre du Tourisme.

Un grand dilemme qui vient donner une autre allure à  la crise qui a éclaté entre les deux ailes du parti, celle qui se présente comme « réformiste » de Hafedh Caied Essebssi, et celle constituée par les membres du Bureau politique,  dont la légitimité n’est pas reconnue par les premiers.

Dans tous les cas de figure, la crise tant redoutée, a été vite circonscrite et la redistribution des rôles au sein du parti devrait faire taire, ne serait-ce que momentanément les divisions et les dissensions qui ont failli ébranler ce parti encore jeune.

Le conflit a été très vite réglé entre les membres du Bureau politique. Ce dernier, a effectivement décidé de désigner Mohsen Marzouk, au poste de Secrétaire général du parti. Il remplace ainsi, Taieb Baccouche, qui a cédé sa place afin d’épargner au Nidaa de nouveaux tourments.

Avec ce dénouement heureux de la crise, la question qui se pose concerne le respect de la décision de   non cumul. Sur cette question précise, la position de Mohsen Marzouk ne souffre d’aucune ambiguïté.  Il a toujours défendu le non cumul des fonctions exécutives, entre responsabilités gouvernementales et partisanes.  Une décision appuyée, à juste titre, par Béji Caïed Essebssi, président de la République, qui, lors d’une récente interview accordée à la chaîne El Hiwar Ettounsi, a indiqué que le non cumul des fonctions est une sage décision. Car, les ministres sont appelés à se concentrer sur les problèmes du pays et des Tunisiens.

Il est à espérer qu’avec cette désignation et ces nouvelles nominations, Nidaa Tounes aura mis un terme  aux problèmes de leadership en son sein. Depuis le départ de Béji Caid Essebsi, il a vécu de graves dissensions qui l’ont énormément fragilisé.

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