Il semble que Nidaa Tounes a perdu tous ses repères. Alors que rien ne va presque plus entre la direction autoproclamée et certaines structures régionales, que certains de ses élus à l’ARP ont déserté son bloc pour aller chercher ailleurs et constituer un nouveau bloc qui prendra sa place de seconde force politique au sein de notre illustre Assemblée, on s’amuse, aujourd’hui à brandir des menaces de sanctions à l’encontre des ministres nidaïstes qui ont accepté de faire partie de la nouvelle équipe gouvernementale de Youssef Chahed.
Et c’est le dirigeant très spécial du mouvement Nidaa Tounes, étant l’un de ses fondateurs aux côtés de Beji Caïd Essebsi qui prend la charge de proférer ces menaces.
Le dirigeant nidaïste, tout en qualifiant le remaniement de coup d’Etat sur la Constitution et une tentative de contourner la transition démocratique. « Ce qui s’est passé est, en réalité, une forme de mépris flagrant des traditions politiques et coup à la jeune expérience tunisienne », a-t-il considéré.
Abderraouf Khammassi, puisque c’est de lui qu’il s’agit, va jusqu’à déclarer au journal As-sabah que ceux qui ont pris part aux concertations parmi les nidaïstes ont transgressé la démarche adoptée par le parti faisant allusion, dans ce contexte, à des sanctions à l’encontre des ministres contrevenants à la décision du parti.
L’attitude et les propos de Khammassi et des autres dirigeants de Nidaa, notamment le parachuté secrétaire général du nouveau Nidaa, dénotent de la profondeur du différend entre les deux têtes de l’exécutif et amplifie la crise politique que vit le pays.