Les contours d’une « éventuelle intervention militaire » de la Cédéao contre les putschistes au Niger ont été « définis », a annoncé l’un des responsables de la Cédéao, à l’issue de la réunion des chefs d’état-major du bloc ouest-africain à Abuja.
Les plans pour une éventuelle intervention militaire de la Cédéao contre les auteurs du coup d’État au Niger ont été dévoilés à l’issue d’une réunion des hauts responsables de l’organisation à Abuja, au Nigeria.
Lors de cette réunion, tous les détails d’une telle opération ont été minutieusement discutées, notamment les ressources requises ainsi que les modalités et le calendrier du déploiement de la force. C’est ce qu’a rapporté Abdel-Fatau Musah, le commissaire en charge des Affaires politiques et de la Sécurité au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), lors d’une déclaration à la presse le 4 août.
Abdel-Fatau Musah a également mentionné que les chefs d’état-major de la défense et leur équipe ont travaillé de manière continue depuis le 2 août, élaborant un plan opérationnel en vue d’une possible intervention militaire au Niger. L’objectif de cette éventuelle opération serait de rétablir l’ordre constitutionnel dans le pays et de garantir la libération du président actuellement détenu. Cependant, il a été précisé que la Cédéao n’a pas l’intention de révéler aux putschistes les détails de son plan, notamment le moment et le lieu de l’intervention. Cette décision opérationnelle sera prise par les chefs d’État membres de l’organisation.
Rappelons qu’à la suite du coup d’État survenu le 26 juillet, la Cédéao avait imposé des sanctions sévères à Niamey et avait accordé un délai de sept jours aux auteurs du putsch pour rétablir le président renversé, Mahamadou Issoufou Bazoum, dans ses fonctions. Faute de quoi, l’usage de la force serait envisagé.
Alors que l’ultimatum touche à sa fin le 6 août, la Cédéao maintient sa préférence pour une résolution diplomatique de la crise au Niger. L’option militaire reste envisageable, mais seulement en dernier recours. Le responsable de la Cédéao a souligné l’importance de faire fonctionner la diplomatie et de transmettre clairement aux putschistes le message selon lequel ils ont la possibilité de revenir sur leurs actes.
A.Z