Décor somptueux, paysage prodigieux propre à couper le souffle et magnificences naturelles; tel est le topo alléchant qu’offre la région du Nord-Ouest au visiteur dans ses pérégrinations à travers cette région, au demeurant encore méconnue pour beaucoup et qui offre de surcroît un cadre propice à l’exaltation du moi et à l’investissement dans le tourisme.
Le Nord-Ouest, ce sont avant tout ses montagnes et ses paysages les plus beaux probablement de toute la Tunisie, du moins avec cette richesse et cette constance et cette diversité. Cela ne signifie en rien, bien évidemment qu’il n’y a rien à voir d’autres que les anciens monuments, les paysages pittoresques et les forêts qui s’étendent à perte de vue et rendent superflu tout commentaire.
Ce que le visiteur retiendra, à coup sûr après sa visite à la région, ce sont surtout les prodigieuses images naturelles, la splendeur des lieux et leur grandeur. Car l’homme s’il s’est quelque peu adapté, il n’a pu changer en rien ce cadre naturel que certains assimilent à un véritable Eden Le Nord-Ouest a quelque chose d’écrasant, de démesuré dans ses magnificences naturelles tant la nature a tout fait dans la perfection et que l’homme pourrait paraître de passage. Dans ces contrées, la verdure, omniprésente toute l’année, incite à la rêverie et encourage la villégiature et la sensation de dépaysement. Malheureusement l’infrastructure de base nécessaire à la promotion de l’activité touristique fait défaut et ce, en dépit des potentialités énormes qu’offre toute la région considérée comme le réservoir d’eau de la Tunisie, avec ses multiples barrages et ses cours d’eau permanents. Pour ne parler que d’eau , il y en a partout dans le Nord-Ouest sous toutes ses formes, lacs, rivières, fleuves et sources naturelles courantes ou thermales, ce qui fait de cette région un vivier pour l’agriculture et pour la population , principalement pratiquant les activités agricoles traditionnelles (grandes cultures, élevage, sous toutes ses formes, arboriculture et cultures irriguées).
A cela s’ajoutent les sites archéologiques et les monuments historiques qui font la fierté de la population et donne à la région sa notoriété et sa richesse culturelle et civilisationnelle. Il suffit d’évoquer la prestigieuse forteresse de la Kasba du Kef, le site romain de Bullaregia à Jendouba, l’amphithéâtre romain de Dougga, à Béjà, le monument de saint Grégoire à Sakiet, le site méconnu mais bien conservé d’Athiburops à Dahmani, les ruines romaines de Maktharis et la fameuse table de Jugurtha à Kalaat Senan, sans négliger bien entendu la bonne recette qu’offrent les deux villes d’Ain Draham et de Tabarka au visiteur tant en infrastructure hôtelière que forestière ou maritime avec notamment un port de plaisance et un aéroport international, pour se rendre compte de la richesse du patrimoine culturel .
Tourisme écologique
Une région qui pourrait, dans un avenir proche constituer une zone touristique d’importance avec son maillon fort, le tourisme écologique. D’ailleurs, certaines tentatives de promotion du tourisme écologique, ou culturel ont été menées ces derniers temps, en particulier après la mise en place du circuit numide et culturel du Kef, en partenariat avec la région d’Enna, en Sicile (Italie) grâce à un financement européen, et l’activité touristique a commencé à bouger timidement montrant, tout de même, tout l’intérêt que les autorités compétentes attachent désormais à la diversification des produits touristiques dans le pays. Pas plus tard que samedi dernier un train touristique écologique avec à son bord des touristes belges baptisé “ la rose des sables’’ est arrivé au Kef et ce, dans le cadre d’une excursion d’exploration de la région du Kef et de tout son potentiel archéologique que les convives de l’ancienne Sicca Veneria semblent avoir apprécié à sa juste mesure.
Dans cette perspective d’euphorie de l’investissement direct dans le domaine du tourisme, il convient de relever le vif intérêt que certains petits promoteurs attachent, on ne peut plus encore aux hôtels de charme, en particulier dans la ville du Kef où ce commerce semble juteux pour ceux qui ont parié sur ce créneau.
Au moins quatre unités fonctionnent actuellement au Kef, avec une certaine rentabilité financière indéniable et ce, en dépit de la classification de la région en tant que zone à risque.
En matière de relance de l’activité touristique, le secteur forestier est venu s’associer à la nouvelle stratégie de commercialisation de la région du Nord-Ouest en tant que nouvelle destination touristique culturelle et écologique de valeur, en mettant à contribution les réserves naturelles nouvellement créées au Kef, à l’image de la réserve de Saddine, au sud-ouest de la ville du Kef pour soutenir la panoplie des produits touristiques et offrir de nouvelles incitations aux promoteurs dans le domaine. Le Nord-Ouest sera-t-il enfin le nouvel Eldorado du tourisme culturel tunisien? Rien ne semble prédire le contraire à moins d’un revirement inattendu de la volonté politique du gouvernement. Un scénario qu’aucun ne souhaite ni pour l’avenir de la région ni pour les bienfaits du pays.
J .Tibi