La normalisation entre le Maroc et l’État Sioniste a eu l’effet d’une bombe médiatique. En fait, c’est une nouvelle bombe larguée qui appartient à la série des « réalisations » du président américain sortant, Donald Trump.
L’annonce marocaine, comme nous l’avons déjà souligné, a suscité de nombreuses réactions. Les plus pragmatiques affirmeront que le Maroc avait tout intérêt à normaliser ses relations avec l’État Sioniste, et ce compte tenu des opportunités économiques qui se présentent devant lui. Toutefois, il y a une question qui se pose et elle est de taille : elle porte sur les principes et les valeurs que nous défendons et que nous partageons. Bien entendu, il ne s’agit pas de condamner la décision marocaine de normaliser avec Israël puisque le Royaume est un État souverain. Cependant, cela signifierait qu’il fait totalement abstraction des crimes commis par l’État Sioniste à l’encontre des Palestiniens.
Il faut souligner toutefois que le souverain marocain s’était empressé d’appeler le président palestinien pour lui réaffirmer l’engagement continu du Maroc aux côtés des palestiniens et de leur cause juste et que son pays continue à défendre le principe de deux Etats.
Une autre question se pose : quelle sera la réaction de la Tunisie ? Il s’agit, en fait, d’un véritable dilemme pour notre diplomatie : faut-il condamner la normalisation entre le Maroc et Israël ? Cela renforcerait les liens avec l’Algérie, mais porterait atteinte aux relations entre la Tunisie et le Maroc. Si la Tunisie choisit de plonger dans le silence – ce qui est probable -, il s’agirait, là encore, d’un très mauvais signal. L’absence de communication constitue déjà une forme de communication.
D’autre part, le Maroc et l’Algérie sont deux pays frères. La Tunisie, dans ce contexte, doit incarner le rôle du Grand Frère qui tentera de réconcilier les deux pays et d’éviter à la région des tensions inutiles, causées par les coups de tête d’un président sortant de l’autre côté de l’Atlantique.
F. K
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