Chaque congrès régional de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) est une occasion pour Noureddine Taboubi, secrétaire général de la centrale syndicale, de haranguer ses foules et d’attaquer le gouvernement d’union nationale. A Gabès, le syndicaliste est reparti à l’assaut ce jeudi 19 avril 2018.
Les grandes réformes annoncées par l’Exécutif ont été les premières cibles du secrétaire général. « Le Chef du gouvernement a parlé de décisions douloureuses. On attend plutôt des décisions douloureuses pour lutter contre la contrebande et l’évasion fiscale ! », a-t-il lancé.
Sur la fiscalité, Noureddine Taboubi a rappelé que 70% des impôts sont payés par les travailleurs. Les autres 30% sont payés, poursuit-il, par les entreprises pétrolières, les banques, les assurances et les entreprises Telecoms, en plus des propriétaires de restaurants et les autres entreprises. « De quelle justice sociale et de quelles mesures douloureuses parlez-vous ? », a-t-il lancé à l’adresse du Chef du gouvernement.
La réussite de l’année scolaire garantie
L’autre sujet de discorde est celui de la cession des entreprises publiques. Et là encore, le secrétaire général de l’UGTT n’a pas du tout mâché ses mots : « ces entreprises appartiennent au peuple. Il existe 70 000 lignes rouges pour la cession de ces entreprises », a-t-il prévenu.
La crise de l’éducation a également été au menu de Noureddine Taboubi. Sur ce point, il s’est voulu rassurant : « L’UGTT s’est engagée à assurer la réussite de l’année scolaire coûte que coûte. C’est une promesse », a-t-il dit, ajoutant que les examens nationaux vont se dérouler normalement.
Le ministre de l’Education Hatem Ben Salem, d’après le syndicaliste, n’a pas accepté de négocier. Dans ce contexte, les syndicats ont adopté une mobilisation progressive pour faire entendre leurs voix. Quant aux notes des examens, ces derniers, assure-t-il, ont été bien fournis aux élèves par les professeurs.
Le blocage des notes, rappelle-t-il, s’inscrit dans l’optique de la Fédération Tunisienne de l’Enseignement secondaire de faire pression sur les autorités de tutelle. « Nous avons, certes, des revendications matérielles, mais la plupart de nos demandes portent sur la réforme de l’éducation dont la situation s’est détérioré », a-t-il noté.
Dans ce même contexte, il a rappelé que l’UGTT avait versé 200 000 TND au ministère de l’Education pour l’aider à restaurer quelques écoles situées dans les zones reculées du pays. Plus encore : « des syndicalistes ont collecté 788 00 TND pour la restauration d’un autre nombre d’écoles », a-t-il ajouté.