Depuis la suspension du processus du Pacte de Carthage, l’effervescence est totale au sein de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). Multipliant les interventions médiatiques, ses ténors, notamment le porte-parole Sami Tahri, ont poursuivi leur appel à « injecter du sang neuf » au gouvernement et à remplacer son actuel Chef, Youssef Chahed.
Pour sa part, Noureddine Taboubi, secrétaire général de la centrale syndicale, semble vouloir agir loin des caméras et des microphones. De fait, il a multiplié les rencontres avec les responsables politiques et ceux des institutions et des organisations nationales.
Ce jeudi 14 juin 2018, à titre d’exemple, il était avec Chawki Tabib, président de l’Instance Nationale de Lutte contre la corruption (INLUCC), selon un communiqué publié sur la page Facebook de l’UGTT. Plusieurs sujets ont été abordés : la conjoncture nationale, le contexte politique, les difficultés auxquelles le pays fait face et le « manque de conscience concernant la dangerosité de la situation ».
Hier, Noureddine Taboubi a rencontré une délégation du Front Populaire, présidée par le porte-parole frontiste, Hamma Hammami. La liste est encore longue : des rencontres ont eu lieu avec Mohsen Marzouk (Machrou3 Tounes), ou encore Ghazi Chaouachi (Courant Démocratique).
Côté organisations nationales, le syndicaliste a rencontré Ameur Meherzi, bâtonnier de l’Ordre National des avocats de Tunisie (ONAT), Abdelmajid Ezzar, président de l’Union Tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), une délégation de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH), et Radhia Jeribi, présidente de l’Union nationale des femmes tunisiennes.
Tous ces représentants, ou presque, ont un point commun : l’appel au départ e Youssef Chahed. S’agirait-il d’une « coalition » visant à affaiblir le Chef du gouvernement ? Ce dernier, rejeté par le clan Hafedh Caïd Essebsi de Nidaa Tounes, a tenté, pour sa part, de s’assurer un minimum de légitimité partisane en rassemblant, la soirée du mercredi 13 juin courant, ses ministres et des membres nidaïstes.
Dans l’attente du très attendu remaniement ministériel, le feuilleton des partis et les échanges de déclarations vont encore continuer.
27