La grève générale dans la fonction publique du 17 janvier 2019 a été au centre de l’entretien du secrétaire général de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Noureddine Taboubi, dans l’édition de ce mardi 25 décembre 2018 de l’hebdomadaire Acharaa Al Magharibi. « La grève du 17 janvier constituera un tournant dans l’Histoire de la Tunisie et une étape décisive », a-t-il lâché.
Le syndicaliste a, une fois encore, affirmé que la mobilisation sera différente de celle qui a été observée le 22 novembre dernier. Dans ce genre de manifestation les risques de débordement existent (terrorisme), mais Taboubi s’est montré confiant : « Évoquer le terrorisme n’est qu’un prétexte que l’on sort à chaque fois. J’ai confiance en les sécuritaires et l’Armée Nationale. Nous devons nous tenir à l’écart des tiraillements politiques. Le 22 novembre dernier, la sécurité a été convenablement assurée. Cependant, la grève du 17 janvier 2019 ne sera pas comme celle du 22 novembre », a-t-il encore mis en garde.
D’autre part, le secrétaire général de l’UGTT a déploré la conjoncture difficile du pays. « Le peuple tunisien a été appauvri. Janvier prochain restera menaçant tant que les politiques et les institutions de l’Etat n’auront pas retrouvé la raison. Il faut arrêter de se renvoyer la balle de l’un vers l’autre », a-t-il déclaré. Le syndicaliste s’est aussi interrogé sur ce que peut faire l’Etat sans justice sociale, sachant, selon lui, que l’évasion fiscale représente 60%. « D’où l’Etat va-t-il assurer ses ressources ? Il va aller chercher du côté du peuple ! Aujourd’hui, l’Etat récupère le tiers du salaire des fonctionnaires en impôts. Ces derniers ne touchent donc que les 2/3 de leurs paies, alors que les personnes issues des professions libérales ne paient pas leurs impôts. Est-il concevable qu’un médecin de la fonction publique paie 3 fois plus que son confrère du secteur public ? Et c’est sans compter les magistrats ! », s’est-il encore indigné.