Il y a de l’eau dans le gaz entre l’UGTT et le pouvoir en place. Il s'agit d'un bras de fer qui est en train de prendre des dimensions très graves. Le Secrétaire général de l’UGTT Noureddine Taboubi, n’a pas manqué l’occasion, samedi 11 juin, au Palais des congrès à Tunis lors de la séance d'ouverture du congrès régional de l'UGTT, de tirer à boulets rouges sur le président de la République Kaïs Saïed. « Celui qui veut gouverner le pays doit réviser parfaitement son histoire », prévient Taboubi dans un message indirect à Saïed et à son gouvernement, qui font la sourde oreille aux revendications de la Centrale syndicale portant sur les négociations sociales et le dialogue national auquel l’UGTT refuse de faire partie.
Taboubi enfonce davantage le clou. «Nous ne sommes pas des putschistes et nous n’avons aucun rapport avec l’institution militaire. La sécurité nationale de la Tunisie est une ligne rouge infranchissable», insiste le SG de l’UGTT, et ce, en réponse aux rumeurs stipulant, selon lui, que l’UGTT a été avisée par l’armée pour une éventuelle fermeture de ses locaux ainsi que de mettre son SG et ses dirigeant en résidence surveillée.
Noureddine Taboubi a appelé également à respecter l’indépendance de la justice. « Non pour la dictature. Personne n’a le droit de mettre la main sur la justice, quel qu’il soit. Seules les institutions de tutelle sont habilitées à prendre des mesures contre les magistrats ».
Noureddine Taboubi a également adressé un message aux responsables du ministère de l’Intérieur les exhortant à « faire de ce ministère une institution républicaine au service de tous les Tunisiens et non au service d’une personnalité quelle qu'elle soit et de ne pas l’engager dans les querelles politiques ».
Faut-il rappeler que l’UGTT a décrété, le 23 mai dernier, une grève générale dans le secteur public et la fonction publique pour 16 juin prochain.
Med Ali Sghaïer