Jeudi et vendredi derniers, Laurent Fabius et Frank-Walter Steinmeier se sont rendus en Tunisie. Dans un communiqué publié en amont de ce déplacement, le Quai d’Orsay a précisé que l’objectif de la visite était d’«accompagner ce pays initiateur du Printemps arabe, qui a aujourd’hui adopté une Constitution et se trouve sur la voie du redressement économique». Lors de cette visite, les ministres français et allemand ont rencontré le président provisoire de la République, Moncef Marzouki, le Premier ministre, Mehdi Jomâa et le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaâfar. Parmi les sujets abordés : les défis économiques de la Tunisie, les enjeux sécuritaires, la lutte contre le terrorisme ainsi que le renforcement des échanges euro-méditerranéens et le maintien de la stabilité dans cet espace.
«La Tunisie a fait un grand chemin»
Laurent Fabius a déclaré en marge de cette visite diplomatique que «la Tunisie a fait un grand chemin, il lui reste encore à décider de sa loi électorale et à voter. Mais pour le reste, la Constitution est à bien des égards exemplaire et il y a une pacification». Concernant le dossier sécurité, thématique prépondérante abordée au cours de ce déplacement, le ministre des Affaires étrangères français a ajouté «il faut encore qu’il y ait des progrès sur le plan économique et sur le plan sécuritaire», en soulignant qu’une «mobilisation de la France et de l’Europe» était nécessaire. «Nous comptons énormément sur nos amis tunisiens, nous sommes à leur côté», a terminé le ministre français. À la veille de la visite de Mehdi Jomâa en France, Laurent Fabius a d’ailleurs annoncé qu’il passerait «ses vacances en Tunisie», une manière de témoigner de son soutien au tourisme tunisien qui bat de l’aile depuis la Révolution, mais qui commence toutefois à reprendre un rythme de croissance depuis la levée de l’état d’urgence en janvier dernier.
Quant à la visite de Frank-Walter Steinmeier, elle était l’occasion d’officialiser une nouvelle aide financière d’un montant de 50 millions d’euros accordée par le gouvernement allemand à la Tunisie. Ce nouveau crédit est adressé aux banques commerciales tunisiennes afin de «financer des micro-projets de jeunes entrepreneurs tunisiens». Les deux ministres ont ensemble «salué le cap historique franchi par la Tunisie avec l’adoption de la Constitution, encouragé les Tunisiens à persévérer sur la voie du dialogue et du compromis jusqu’à l’organisation d’élections libres et transparentes et réaffirmer le soutien européen». Laurent Fabius et son homologue allemand ont terminé leur voyage diplomatique avec la visite du Réseau ferroviaire rapide du Grand-Tunis (RFR), projet qui a pu voir le jour grâce au financement, à hauteur de 60%, accordé par des bailleurs européens. Parmi les investisseurs clefs de ces aménagements figurent l’Agence française de développement (AFD) et la KfW.
Céline Masfrand