En ce mois sacré de Ramadan, Gaza la martyre est au cœur des pensées et des prières des musulmans. Aucun autre sujet ne vient occuper les esprits ni éluder les images du génocide en cours d’exécution dans la terre palestinienne spoliée, brûlée, mise en ruines. Le silence des puissants dirigeants arabes n’a d’égal que leur poids diplomatique négligeable sur la scène internationale et leur impuissance à peser sur les décisions qui touchent le monde arabe. Une posture très en deçà des attentes de l’opinion arabe qui n’a pas d’autres choix que de ruminer sa colère et son humiliation face à ce qui se trame en Palestine, avec le soutien inconditionnel des Occidentaux, Etats-Unis en tête, et certains pays arabes plus regardants sur leurs intérêts économiques et militaires avec les Américains et les Israéliens.
Toutes les sonnettes d’alarme ont retenti à Gaza. Famine, plus de deux millions de déplacés sans abris et bloqués dans l’enclave, arrestations à la pelle, détentions arbitraires, torture, exécutions sommaires, destructions de l’habitat, des hôpitaux, même l’Agence de l’ONU en charge des réfugiés palestiniens n’échappe pas à la persécution et à l’extermination… Israël a eu le loisir et le temps de commettre tous les crimes de guerre et contre l’humanité depuis cinq mois, tuant et blessant un nombre jamais atteint dans l’histoire des guerres en cinq mois. Selon des rapports d’experts onusiens et des témoignages vivants de Palestiniens à Gaza relayés par des médias et les réseaux sociaux, les hommes de l’armée israélienne qui mènent une guerre sauvage, sans limites et sans règles, contre l’enclave tout entière, pas que Hamas, sont des dépravés sexuels.
Outre les crimes odieux qu’ils commettent contre les civils vulnérables, dont les enfants, et la haine avec laquelle ils ont rasé Gaza, ces « malades » ont pris pour cible les femmes et les filles qu’ils sont accusés de violer et de torturer avant de les tuer. Des crimes immondes contre des femmes musulmanes notamment en plein mois de Ramadan, mois sacré de jeûne, de piété et de prières. Dans un récent communiqué, le Fonds des Nations unies pour la population rendait compte de ces horreurs et indiquait que « les experts de l’ONU sont consternés par les violations commises à l’encontre des femmes palestiniennes », exhortant les pays et la communauté internationale « à poursuivre les auteurs de ces crimes odieux».
Cette information a été étayée en début de semaine par un bouleversant témoignage largement partagé sur le réseau social X (ancien Twitter) d’une Gazaouie habitant à proximité de l’hôpital Achifa qui avait été pris d’assaut (une seconde fois) et détruit par les soldats sionistes tuant au passage patients et cadres médicaux et arrêtant d’autres.
Témoin oculaire, sous le choc, elle a raconté à la chaîne qatarie Al Jazeera l’horreur vécue par les femmes tombées entre les mains des soldats de l’armée israélienne, l’armée la plus immorale que le monde connaisse. Comme de coutume, l’armée sioniste dément et accuse les Palestiniens de mensonges et de propagande, sauf que ses soldats ont prouvé le contraire dans des vidéos qu’ils ont postées sur le réseau social X et où ils se filmaient portant des sous-vêtements de femmes sur leurs uniformes militaires trouvés sous les décombres des maisons pilonnées avec des bombes américaines. Les soldats israéliens tout sourires tenaient ainsi à partager avec le reste du monde leur dérive immorale qu’ils brandissaient comme un trophée. Alors que les femmes palestiniennes sont violées et tuées, en plein mois de Ramadan de surcroît, comme par dépit, les dirigeants arabes ne changent rien à leur attitude effacée, honteuse et continuent à mettre en avant une diplomatie de parade, de connivence, de collusion qui sert en priorité les intérêts du boss américain et son bras au Proche et Moyen-Orient, l’entité sioniste sanguinaire et hors normes
Incapables de réaliser les objectifs assignés à la guerre menée contre Gaza, dont la libération des otages israéliens détenus et l’éradication de Hamas, les dirigeants sionistes ont, semble-t-il, donné carte blanche à leurs hommes pour semer la terreur, commettre l’impensable, par vengeance, contre tous les Palestiniens et fouler au sol le droit international, le droit international humanitaire, la morale, l’humanité. En outre, ignorer les multiples et incessants appels venant du monde entier à un cessez-le-feu immédiat et durable sans conditions pour mettre un terme aux souffrances des civils palestiniens.
Lundi 25 mars courant, surprise ! Le Conseil de sécurité des Nations unies a fini par se mettre d’accord, à 14 voix contre une abstention américaine, pour la première fois et après cinq mois de massacres à Gaza, sur la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat pour le mois de Ramadan, c’est-à-dire pour les 15 jours restants.
Après des mois de tractations annoncées et d’autres secrètes, trois vétos américains et deux russes et chinois, la communauté internationale a « accouché d’une souris ». Cette première résolution exige un cessez-le-feu immédiat pour deux semaines seulement, mais qui devrait permettre d’aboutir à un « cessez-le-feu durable ». Comment ? Comme toujours, le diable se cache dans les détails. La résolution exige, en effet, la libération immédiate et sans conditions de la totalité des otages israéliens, c’est-à-dire le dépouillement de Hamas de son atout majeur dans les négociations politiques sur l’après-guerre à Gaza. Sans enjeu, les armes de Hamas devront se taire, la guerre se terminer en faveur d’Israël et les aides humanitaires pourront reprendre le chemin de Gaza. Et la page sera tournée comme pour les précédentes guerres israélo-palestiniennes.
La reconstruction, le retour des déplacés, les plus de 32 mille morts et plus de 70 mille blessés, les arrestations arbitraires, la torture et les viols… seront oubliés.
Ce lundi 25 mars 2024, en adoptant une première résolution de cessez-le-feu à Gaza, la communauté internationale a jeté la patate chaude dans le camp de Hamas.
Tout ça pour ça !