Nouveau gouvernement : Les priorités et les urgences

 

Il sera le 4e gouvernement de la transition. C’est beaucoup en trois ans depuis le déclenchement de la Révolution. Cette instabilité politique ne favorise en aucune façon la résolution des problèmes économiques et sociaux dont souffre notre pays. Elle est symptomatique de l’échec des deux gouvernements successifs de la Troïka dominée par le parti Ennahdha.

Nous ne pouvons pas attendre de miracles du futur gouvernement en raison de la courte période d’exercice du pouvoir qui nous sépare de la date des élections.

Il faut dire aussi que l’héritage est très lourd à assumer : terrorisme, inflation, contrebande, chômage, déficits, endettement… même si ce gouvernement bénéficie d’un préjugé favorable en raison de son double caractère : neutralité et compétences.

En effet, le cabinet de Mehdi Jomâa n’aura pas le temps de concevoir un nouveau modèle de développement, ni de stratégie de croissance économique, ce qui impliquerait de s’investir dans la durée et d’entreprendre des consultations. Cependant, il doit faire face à plusieurs urgences et à différentes priorités.

Tout d’abord combattre le terrorisme et rétablir la sécurité dans toutes les régions du pays. En effet, il est impossible d’attirer les touristes et les investisseurs dans un pays où les menaces terroristes persistent dans plusieurs zones montagneuses et où les armes circulent partout.

Ensuite, restaurer la confiance, non seulement chez les opérateurs économiques, mais aussi dans l’ensemble de la population afin de remettre tous les Tunisiens au travail.

En effet, il y a lieu de constater que la productivité du travail a beaucoup baissé depuis trois ans, ce qui a engendré une régression de la compétitivité dans nos entreprises économiques. Quant à l’Administration, mieux vaut ne pas en parler tant l’absentéisme, enregistré ou non dans les statistiques, a connu une recrudescence alarmante. Il est grand temps de réduire le nombre de sit-in et de grèves sauvages : chacun de nous doit assumer son devoir et mériter son salaire.

La maîtrise de l’inflation et la lutte contre la contrebande et l’économie parallèle sont également des urgences. En effet, l’inflation qui règne dans le pays depuis près de trois ans et qui dépasse 30% a engendré une dégradation du pouvoir d’achat et du niveau de vie de la population. La lutte contre les spéculateurs a besoin d’être renforcée et d’engendrer des résultats plus efficaces.

L’économie parallèle, alimentée par une contrebande active, a atteint 50% du commerce global et est en train de prospérer aux dépens de l’économie légale, ce qui prive le budget de l’État de recettes importantes et nuit à la santé des citoyens. Il est nécessaire de renforcer le dispositif douanier et sécuritaire pour protéger le tissu entrepreneurial du pays.

La maîtrise du déficit budgétaire ne figure pas parmi les tâches les plus faciles pour le nouveau chef du gouvernement. Celui-ci doit faire face à un budget qu’il n’a pas élaboré, à des mesures fiscales impopulaires, car elles frappent de plein fouet les classes moyennes et aux difficultés d’emprunter à l’étranger à des conditions soutenables suite à la dégradation de la notation souveraine du pays et de la parité du dinar.

Il y a également le lourd fardeau des subventions de compensation à assumer donc à financer ou à alléger.

Donner une véritable impulsion au développement régional et à la lutte contre le chômage et la pauvreté dans les régions intérieures du pays. En effet, depuis trois ans les projets régionaux de développement butent contre de multiplies obstacles notamment les lourdeurs bureaucratiques et les complications foncières.

Le résultat, c’est que les crédits prévus pour les projets régionaux en 2012 et 2013 n’ont été consommés qu’à concurrence de 50%. Les répercussions sur l’emploi sont plutôt néfastes et le fossé qui sépare les régions littorales des régions intérieures, pour ce qui est du niveau de vie de la population, n’a fait que s’approfondir. Le nouveau gouvernement devra se mobiliser et favoriser le développement régional.

Instaurer une paix sociale provisoire, jusqu’aux prochaines élections, basée sur un pacte à souscrire par les partenaires sociaux, pourrait consister en un gel des prix et des salaires durant le reste de la période transitionnelle. Ce pacte social porterait non seulement sur les revendications professionnelles et salariales, mais aussi sur la stabilité sociale.

Rassurer les partenaires extérieurs et redresser la crédibilité du pays vis-à-vis des institutions financières internationales. Cela ne peut se faire sans entamer des réformes structurelles difficiles et courageuses telles que celle de la fiscalité, des banques publiques et de la Caisse de compensation. Il y a donc plusieurs défis à relever et challenges à remporter sans compter l’aménagement d’un climat serein et favorable à des élections libres, transparentes et démocratiques.

La relance de l’investissement et de la croissance économique est plutôt la résultante de toutes les autres mesures et actions à entreprendre par le nouveau gouvernement.

 

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Distribution électroménager :

deux nouvelles enseignes en Tunisie

Deux grandes enseignes françaises de distribution d’électroménager, BUT et DARTY, s’implanteront en Tunisie à partir de 2014. En effet, depuis la disparition de BATAM selon sa première formule et celle d’Electro-kallel, il n’y a pas de grande enseigne d’électroménager en matière de grande distribution. Or, il y a un important marché à prendre, car la clientèle a des difficultés à satisfaire ses attentes dans ce domaine : comparer les prix et la qualité et faire ses choix en matière d’acquisitions et surtout avoir des garanties sur la constance des marques et du service après-vente. Certes l’enseigne BATAM a été reprise par la chaîne Magasin Général avec plusieurs magasins et connaît un développement rapide, mais cela demeure insuffisant eu égard aux dimensions du marché. C’est pourquoi deux accords de partenariat viennent d’être conclus pour l’introduction de deux nouvelles enseignes.

La chaîne Monoprix a conclu un accord de franchise avec BUT, un des principaux distributeurs de meubles et d’électroménager en France. Il est prévu d’ouvrir deux grandes surfaces en 2014 et deux autres en 2015.

BUT existe depuis 1972 et l’enseigne est connue pour son slogan “Le juste prix”. La marque jouit d’un concept fort et d’un savoir-faire confirmé pour optimiser les ventes avec une puissance pour les achats en Asie et Europe de l’Est notamment.

BUT maîtrise 10% du marché français en matière d’ameublement et électroménager avec 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires et 200 magasins en France dont 52 en franchise.

Pour le groupe Hachicha, un contrat de partenariat a été signé avec Darty, une enseigne bien connue des consommateurs et il est prévu d’ouvrir cinq grandes surfaces alors que le premier magasin ouvrira ses portes en 2014. Darty est connu depuis trente ans en France pour son célère slogan “Le contrat de confiance.”

 

Djerba : enfin une station de dessalement

À cause de la sécheresse de son climat le sud tunisien est pauvre en ressources en eau et voit ses nappes phréatiques surexploitées. Or la croissance démographique d’une part, le développement des activités touristiques d’autre part, font que la consommation augmente rapidement et nécessite le recours au dessalement de l’eau de mer. Une technique coûteuse, mais nécessaire.

C’est la SONEDE qui a conçu le projet dont le coût total s’élève à 131 MD. Il s’agit d’une station de dessalement de l’eau de mer, d’une capacité de 50.000 m3 par jour extensible à 75.000 m3 par la suite. Cette station, destinée à renforcer l’offre en eau dans l’île en améliorant la qualité de l’eau fournie aux habitants, permettra de faire face aux besoins jusqu’en 2025. Il s’agit de 51.140 adductions d’eau et une population à desservir de 200.000 habitants.

Des équipements et des structures annexes seront nécessaires à aménager pour assurer la fiabilité du projet : construction de routes, réalisation de différents réseaux dont une station de pompage de l’eau de mer. 25 km de conduites sont à installer pour assurer le bon fonctionnement du projet. La connexion de la station au réseau de distribution d’eau potable, composante principale du projet, sera financée par un crédit consenti par l’AFD avec un coût de 11 MD.

 

La SOTRAMINE bientôt opérationnelle

Avec un capital libéré de 8 MD sur un nominal de 20 MD, la SOTRAMINE s’apprête à relancer sous plusieurs formes l’activité minière dans le Nord-Ouest du pays.

Projet d’implantation d’une nouvelle usine de traitement des minéraux au Sers pour retraiter les déchets des autres centres miniers situés dans le Nord-Ouest du pays, dont les déchets de la mine de phosphates de Kalaa Khesba. Il y a lieu de rappeler que les minéraux qui existent dans la région du Nord-Ouest portent aussi bien sur le plomb et le zinc que sur les phosphates.

Il y a également la probable restauration du site de l’ancienne mine de Bougrine.

La SOTRAMINE pourrait être opérationnelle dès octobre 2014, 50 emplois ont été déjà créés, ils seront portés à 100 lors de l’entrée en exploitation de l’entreprise. Les équipements électriques et les infrastructures de base sont en cours de remise en état, le taux d’avancement est de 60%. Il s’agit également de la remise en production d’anciennes mines de plomb, de zinc et de phosphate.

Il semble que des précautions seront prises pour préserver l’environnement contre toutes sortes de pollution.

Il faut dire que, outre l’animation de la vie économique régionale et la création d’emplois qui portera au bout de quatre ans sur plusieurs centaines d’emplois, il y a à l’horizon les perspectives d’exportation. 

 

Don chinois de 37 MD

Dans le cadre de la coopération économique et technique entre les deux pays, la Chine vient d’accorder à la Tunisie un don de 37MD. Ce don est destiné à financer des projets de développement qui feront l’objet d’un commun accord ultérieur.

Bian Yanhua, ambassadrice de Chine en Tunisie, a déclaré lors de la signature de l’accord la poursuite de soutien de son pays à la Tunisie en cette étape difficile de transition démocratique. L’ambassadrice a décidé d’apporter son appui à la proposition de l’UTICA de constituer une chambre de commerce mixte Chine-Tunisie ayant pour mission de promouvoir les échanges commerciaux et le partenariat entre les entreprises et les acteurs économiques des deux pays.

Il convient de remarquer que la Chine est le premier partenaire de la Tunisie en Asie et le troisième fournisseur, alors que nous n’en sommes que le 30e client.

Nous croyons savoir que la Chine pourrait s’intéresser au projet de réaménagement du lit de l’oued Medjerda pour protéger les riverains contre les inondations catastrophiques et cycliques.

Il convient de rappeler que c’est la Chine qui a procédé au creusement du canal Medjerda-Cap Bon il y a 40 ans, pour irriguer et sauver les agrumes du Cap Bon.

Par Ridha Lahmar

 

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