La décision du Chef du gouvernement de nommer deux nouveaux conseillers nahdhaouis a suscité une grande polémique, ce qui était très compréhensible compte tenu du contexte difficile que vit le pays. Le plus étonnant, voire consternant, était la réaction de la députée nahdhaouie Jamila Ksiksi. Dans un statut Facebook publié hier- aussitôt supprimé -, elle a écrit ce qui suit : « vous [à l’adresse des détracteurs d’Ennahdha, citoyens compris] devez accepter bon gré mal gré vous. Si vous refusez d’accepter ces nominations, vous n’avez qu’à aller boire de l’eau de la mer Méditerranéenne ».
Plus étonnant encore : aucune excuse n’a été formulée par la députée nahdhaouie. Ce mardi 28 avril 2020, elle a expliqué la suppression de son statut par le fait qu’elle respectait les personnes « respectueuses » ayant formulé des critiques sur les désignations. Ses cibles, explique-t-elle encore, étaient des personnes « qui ont des problèmes avec Ennahdha et qui rejettent la différence ». Elle poursuit en affirmant que ceux qui ont critiqué les nominations sont « prisonniers de leur haine idéologique », rappelant que d’autres nominations faites par le président de la République et le Chef du gouvernement étaient passées inaperçues.
C’est peut-être plausible, mais la députée oublie que la Tunisie traverse une situation difficile marquée par la crise sanitaire. Était-ce le bon moment de nommer deux nouveaux conseillers à la Kasbah ? La députée n’a pas présenté des excuses, alors qu’elle aurait dû le faire compte tenu de l’ampleur des propos qu’elle a formulés et qu’elle a adressés aux Tunisiens, car en effet, ce sont surtout les citoyens qui ont dénoncé, en premier lieu, ces désignations et non les adversaires politiques d’Ennahdha.
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