Dans un post publié ce samedi 20 avril 2019 sur sa page Facebook, l’ancienne directrice de la maison de retraite de Grombalia, Rakia Fourati a révélé de nouveaux détails accablants sur ce que les personnes âgées subissaient dans ladite maison.
Le scandale que l’affaire de la maison de retraite de Grombalia avait suscité, fait encore couler beaucoup d’encre surtout que le principal accusé est en état de liberté. Nous publions le post de Rakia Fourati tel qu’elle l’avait écrit sur sa page Facebook.
« Laissez moi me défouler, « vider mon cœur « et vous prouver que chaque mot qui a été dit dans le reportage sur la résidence des personnes âgées de Grombalia est vrai…… OUI, tout ce qui est filmé est vrai, réel et je l’ai vécu personnellement en 97/98…
En 97/98 J’étais directrice de cet établissement, à mon arrivée la situation était exactement comme décrite dans ce reportage, OUI, certains surveillants volaient, maltraitaient, frappaient et agressaient les résidents, OUI, la bouffe était infecte, OUI le personnel volait la viande, le lait, les œufs, les yaourts etc, certains surveillants accompagnaient les personnes âgées à la poste pour qu’elles retiraient leur argent, ne sachant ni lire ni écrire, le surveillant retirait 100 D et ne leur donnait que 30, OUI, la cuisine était infecte, sale et immangeable, la voiture du centre était à la disposition du président de l’association des personnes âgées de Grombalia et non au service des résidents, OUI, les chambres étaient sales, froides, vides, anonymes et mal aérées.
Alors, dès mon arrivée, j’ai appelé tous mes amis propriétaires et directeurs d’hôtel à Hammamet pour meubler la résidence, ils m’ont envoyé des lits, des matelas, des tables de nuits, des tapis, des tableaux, des couvres lits, des rideaux etc… j’ai demandé aux résidents de décorer eux mêmes leurs chambres et de les personnaliser, ils avaient accroché les photos de leurs proches, de leurs enfants, ils cultivaient des fleurs et en décoraient leurs chambres, ils ont retrouvé le sourire, la confiance, le respect et tout les soins dont ils avaient besoin, bref, la résidence était devenue un hôtel 5 étoiles. (il parait qu’après mon départ, les surveillants et le personnel avaient tout volé et emmené chez eux…) Sur le plan administratif j’ai imposé des lois draconiennes, j’ai fait des mises à pieds à certains surveillants, j’ai passé au conseil de discipline d’autres et j’ai renvoyé ceux qui frappaient et maltraitaient les résidents, j’ai recruté une vraie comptable jeune et dynamique (l’ancien était pris sur le tas parce que c’était un parent du délégué), j’ai engagé un vrai chef cuisinier qui a travaillé dans les hôtels et j’ai confisqué la voiture au président de l’association en lui interdisant, à lui et au délégué, toutes ingérences dans la vie administrative du centre….Bien sûr ils m’ont mise dans leur collimateur, ils ont porté plainte contre moi à l’RCD en m’accusant de dénigrer le régime de Ben Ali représenté en la personne du délégué …. Et on m’a éjectée ….. !!!!!
Le même scénario c’est produit 2 ans avant, au centre des malades mentaux de Mannouba….
LA MORALE DE CETTE EXPÉRIENCE, C’EST QUE LA MENTALITÉ DU TUNISIEN AVANT ET APRES LA RÉVOLUTION EST EXACTEMENT LA MÊME, LA DIFFÉRENCE, C’EST QUE MAINTENANT ON COMBAT LA CORRUPTION ALORS QU’AVANT ON LA SOLLICITAIT…..
J’espère que ceux qui m’ont connue à cette époque viennent témoigner. »