Nouveaux prêts de la CNRPS et de la CNSS : Une bouffée d’oxygène ou un autre défi financier ?

Au cœur des défis économiques qui façonnent le quotidien des Tunisiens, une lueur d’espoir émerge avec l’annonce des nouveaux prêts de la CNRPS et de la CNSS. Face à un horizon financier teinté de déficits croissants, cette initiative, dévoilée par le ministre des Affaires sociales, Malek Zahi, soulève des questionnements sur l’équilibre fragile entre le soutien social et la réalité budgétaire de ces deux caisses.

La Tunisie s’apprête à voir une nouvelle facette du soutien social avec l’annonce des prêts à venir de la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale (CNRPS) et de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), à partir du 1ᵉʳ février 2024.
Cette initiative, révélée par le ministre des Affaires sociales, Malek Zahi, promet des ajustements significatifs dans la politique de crédit de ces deux caisses sociales, visant à diversifier leurs recettes et moderniser leurs services.
Selon les détails partagés par le directeur général de la sécurité sociale, Nader Ajabi, lors d’une intervention sur Mosaïque FM le 17 janvier, ces prêts seront caractérisés par un volume revu à la hausse, des périodes de remboursement prolongées, et des taux d’intérêts préférentiels. L’objectif affirmé est de répondre aux besoins variés des assurés sociaux et de dynamiser l’économie du pays.
Les crédits personnels, limités à 25.000 dinars, les crédits automobiles plafonnés à 50.000 dinars, et les crédits immobiliers atteignant 100.000 dinars, offrent une diversité de choix pour les bénéficiaires, tout en respectant des critères stricts liés aux revenus.
Le département des Affaires sociales publiera prochainement des communiqués détaillant les montants attribués à chaque catégorie d’assurés sociaux et les conditions de remboursement. Ces informations cruciales éclaireront davantage sur la portée de cette initiative.
Cependant, derrière cette avancée sociale, se dessine l’ombre d’une réalité financière complexe. La CNSS a enregistré un déficit de 1,27 milliard de dinars en 2021, en hausse par rapport à l’année précédente. Les prévisions pour 2022 indiquent une nouvelle détérioration avec un résultat net déficitaire estimé à 961,5 millions de dinars. Le cumul du déficit s’est élevé à 5,35 milliards de dinars en 2022.
De même, la CNRPS n’échappe pas à ce contexte, bien que son déficit ait légèrement diminué en 2021 grâce à une hausse des fonds transférés par l’État. Les projections pour 2022 suggèrent cependant un déficit accru, atteignant 578,7 millions de dinars. Le déficit cumulé des deux caisses culmine à 5,62 milliards de dinars en 2022.
Ces chiffres posent la question cruciale de la pertinence de l’octroi de nouveaux prêts dans un contexte économique national difficile. Cependant, les interrogations sur l’impact de cette décision sur le secteur bancaire tunisien restent également à explorer.
Et dans un pays où la stabilité économique demeure un défi, l’annonce de ces nouveaux prêts reflète-t-elle une mesure audacieuse de relance ou une réponse désespérée à des déficits grandissants ?
Les prochains communiqués du ministère des Affaires sociales et les réponses des autorités permettront certes d’éclairer ces interrogations et de déterminer si ces prêts représentent une bouée d’espoir pour les citoyens tunisiens ou un dernier recours face à des enjeux financiers pressants.

M.BB

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