Le conflit israélo-palestinien ne cesse de s’enliser, avec dans la nuit de lundi à mardi, de nouveaux missiles israéliens qui se sont abattus sur Gaza. Mardi, une nouvelle réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU se tiendra dans un contexte international divisé.
Nouveaux raids israéliens sur Gaza. Dans la nuit de lundi à mardi, l’aviation israélienne a lancé à nouveau des missiles sur la ville de Gaza, ont constaté des journalistes de l’AFP. Face à la peur des bombardements, les habitants ne sortent pas de chez eux, laissant les rues de la ville désertes. Les missiles israéliens ont formé des cratères par endroits dans la chaussée et ont abîmé le réseau électrique, privant de nombreux habitants d’électricité.
Le mouvement islamiste, au pouvoir dans la bande de Gaza, a alors menacé de tirer de nouvelles roquettes vers le territoire israélien, si l’aviation israélienne ne cessait « pas de cibler des civils ». Les missiles du Hamas se sont abattus par dizaines sur le sud d’Israël. Lundi, les sirènes n’ont cessé de retentir dans cette région pour alerter sur des tirs de roquette tandis que l’entité sioniste bombardait la bande de Gaza. Depuis le 10 mai, les groupes armés palestiniens ont tiré plus de 3.350 roquettes vers Israël – un nombre inédit – dont la majorité a été interceptée par le Dôme de fer, le dispositif anti-missiles.
Depuis lundi, 212 Palestiniens, dont au moins 61 enfants, ont été tués à Gaza, selon un bilan palestinien, qui indique également plus de 1.400 blessés. Le conflit a provoqué en outre le déplacement de près de 40.000 Palestiniens et 2.500 personnes ont vu leur logement détruit dans les bombardements. Dans ce contexte, le Programme alimentaire mondial a annoncé une aide d’urgence pour plus de 51.000 personnes à Gaza. Israël compte de son côté 10 personnes tuées et 294 blessés.
Dans ce contexte alarmant, le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir en urgence mardi, pour la quatrième fois depuis lundi 10 mai, date de la reprise des affrontements. Mais pour l’heure, les Etats-Unis, traditionnels alliés d’Israël, ont refusé une déclaration commune visant à faire cesser les violences. Lundi soir, Joe Biden a toutefois « exprimé son soutien à un cessez-le feu » lors d’un nouvel entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué. Lors de cet échange, Joe Biden a réaffirmé « le droit d’Israël à se défendre » et « encouragé » l’Etat hébreu à « faire tous les efforts possibles pour assurer la protection des civils innocents », selon le communiqué. « Notre ligne est de continuer à frapper les cibles terroristes », a déclaré le chef du gouvernement israélien. Le président palestinien Mahmoud Abbas a, lui, demandé une « intervention » de Washington.
De son côté, le président français Emmanuel Macron et son homologue égyptien Abdel Fattah-Al-Sissi veulent mettre en place une médiation dans ce conflit et souhaitent solliciter la Jordanie, a annoncé lundi le président français. Cette médiation « est l’un des éléments qui permettrait d’accompagner un cessez-le feu, la clé pour permettre la réunification des composantes palestiniennes et garantir le non-recours à la violence », a déclaré Emmanuel Macron. « Nous soutenons l’idée d’une médiation égyptienne parce que les Egyptiens comme les Jordaniens parlent à tout le monde dans la région », avait expliqué, pour sa part, le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal, lundi. D’après l’AFP, qui cite des « sources diplomatiques », l’ONU a également débuté une médiation aux côtés du Qatar et de l’Egypte. Mardi, les ministres européens des Affaires étrangères doivent s’entretenir par visio-conférence sur ce nouveau conflit.
Les combats ont désormais atteint la Cisjordanie où, selon un bilan palestinien, ils ont fait 20 morts en une semaine. Par ailleurs, plusieurs roquettes ont été tirées lundi soir depuis le sud du Liban en direction d’Israël qui a riposté par des tirs d’artillerie.
(Le Journal du Dimanche, avec AFP)