La Chambre syndicale nationale des Producteurs des Boissons Alcoolisées a tenu récemment une conférence de presse internationale au siège de l’UTICA pour présenter le projet européen OENOMED (Qualification et Promotion des filières viti-vinicoles des Aires Protégées de la Méditerranée »). La conférence de presse s’est déroulée en présence notamment du président de la Fédération Nationale de l’Agro-Alimentaire Chiheb Ben Slama, du coordinateur du projet Mohamed Ben Chiekh, de la représentante du ministère de l’économie des Finances et de l’appui à l’Investissement Samira Rafrafi.
D’un coût total estimé à 2,7 millions d’euros dont 2,5 millions d’euros de contribution de l’Union Européenne (UE), ce projet a pour objectif la qualification et la promotion des filières viti-vinicoles des PME dans les aires protégées de la Méditerranée, en valorisant les spécificités du territoire et en adoptant des innovations vertes. Destiné aux PME viticoles (7 000 PME dans les 4 pays participants), ce projet aspire à développer une vitiviniculture plus respectueuse de son environnement à travers la mise en œuvre de solutions technologiques et organisationnelles durables.
Vin des aires protégées: un label commun pour les produits de 4 pays méditerranéens
S’exprimant au micro de Réalités Online, Mohamed Ben Chiekh a indiqué que la Tunisie, représentée par la chambre syndicale, a été choisie pour la toute première fois en tant que chef de file de ce méga projet européen.
« Depuis toujours, l’Union Européenne faisait confiance aux pays du nord de la Méditerranée pour la réalisation de ce genre de projets. Pour la toute première fois, elle a fait confiance à la Tunisie en la désignant en tant que chef de file. C’est la Chambre syndicale nationale des Producteurs des Boissons Alcoolisées qui va assurer la coordination et la gestion de ce projet qui concerne la qualification et la promotion des filières viti-vinicoles des Aires Protégées dans 4 pays méditerranéens à savoir la Tunisie, la France, l’Italie et le Liban. » a-t-il précisé.
Mohamed Ben Chiekh a indiqué que ce projet permettrait de développer deux axes. Il s’agit dans un premier temps de créer un label méditerranéen commun englobant les 4 pays participant à ce projet. Il a précisé que chaque pays méditerranée a choisi une aire protégée bien déterminée. A titre d’exemple, la Tunisie a choisi la réserve et l’aire protégée de la forêt du Sud de Boukornine qui compte deux AOC (Appellation d’origine contrôlé) importantes de Tunisie à savoir celles de Mornag et de Sidi Salem.
Il explique que les entreprises qui sont dans cette AOC seront concernées par ce projet pour avoir ce label méditerranéen.
« C’est un projet pilote qui peut être dans un second lieu développé sur toutes les autres zones de chaque pays méditerranéen. L’objectif est de valoriser et de promouvoir ces aires à travers la création d’un nouveau label écologique attribué aux producteurs respectant un cahier des charges bien déterminé. Les vins BIO sont très appréciés et recherchés en Europe. Les AOC c’est déjà un label de qualité et on y ajoute un label écologique dit Vapmed (Vins des aires protégées de la Méditerranée). Les vins produits dans chaque aire protégée des 4 pays participant au projet seront commercialisés dans le marché européen, chinois, russe et américain avec un label commun. » a-t-il affirmé.
En ce qui concerne le deuxième axe, Mohamed Ben Chiekh a indiqué que ce projet permettrait de promouvoir des startups et des PME tunisiennes en leur apportant un appui technique et économique.
40 millions de bouteilles de vin produites annuellement en Tunisie
Dans ce contexte, Mohamed Ben Chiekh a fait savoir que le secteur du vin est représenté par 12 entreprises tunisiennes produit annuellement environ 40 millions de bouteilles de vin dont seulement 1 million de bouteilles sont exportées. Il a expliqué ce chiffre modeste par les difficultés à l’export mais également par la rude concurrence sur marché mondial qui compte 12 milliards de bouteilles. « C’est difficile de pouvoir placer le vin tunisien sur le marché mondial avec divers labels et plusieurs qualités d’où l’importance de créer un label commun méditerranéen » a-t-il conclu.
De son coté, Samira Rafrafi, représentante du ministère de l’économie des Finances et de l’appui à l’Investissement a indiqué au micro de Réalités Online que le fait que ce projet soit géré par un chef de file tunisien est un grand honneur pour la Tunisie mais également pour la région méditerranéenne.
« Malgré la rude concurrence, ce projet a été sélectionné parmi les meilleurs avec un chef de file tunisien. C’est vraiment un honneur pour la Tunisie, ça ajoute de la valeur pour notre pays en particulier et pour toute la région méditerranéenne de manière générale » a-t-elle affirmé.
En ce qui concerne le rôle du ministère de l’Economie des finances dans d’appui de ce projet, Samira Rafrafi a précisé que le ministère veille à assurer une coordination entre toutes les parties prenantes à savoir, l’autorité de gestion du programme, les bénéficiaires, la Société de gestion de la technopole de Borj Cedria, la direction générale de la production, la BCT etc.
Il convient de noter que le projet OENOMED avait été lancé en novembre 2020 et prendra fin en mai 2023.
Hajer Ben Hassen
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