La prochaine visite officielle en France du Chef du gouvernement Youssef Chahed était au cœur de l’intervention d’Olivier Poivre d’Arvor, Ambassadeur de France en Tunise, dans Expresso du lundi 7 novembre 2016. Youssef Chahed devrait, en effet, rencontrer son homologue français, Manuel Valls. « Les deux chefs de gouvernement vont apprendre à se connaître. Ils sont tous les deux prometteurs et ambitieux », a déclaré le diplomate français, ajoutant que la France est « impressionnée par la jeunesse du gouvernement tunisien ».
Youssef Chahed devrait, par ailleurs, rencontrer le Chef de l’État français, François Hollande, ainsi que Claude Bartelone, président de l’Assemblée Nationale. D’autres responsables de hauts niveaux figurent également sur la liste, notamment ceux du milieux français des affaires, ou encore ceux du MEDEF, l’organisation patronale du pays.
« Nous avons confiance en la révolution tunisienne et nous admirons le patriotisme tunisien. Les élections du Conseil Supérieur de la Magistrature sont à saluer également. Nous félicitons le gouvernement tunisien », a encore déclaré Olivier Poivre d’Arvor.
La conférence internationale sur l’investissement (Tunisie 2020), a également été abordée par l’ambassadeur, qui a rappelé que la contribution française portera notamment sur les domaines aérospatial et aéronautique. Elle se chiffrera à 1 milliard de dinars, répartis sur la base du plan quinquennal 2016 – 2020. Toujours dans ce contexte, Poivre d’Arvor a annoncé que la France va investir dans le numérique.
D’autre part, l’ambassadeur est revenu sur la polémique qui a tourné autour de la question du remplacement de la langue française par l’anglais. « Le français restera la première langue étrangère utilisée en Tunisie et c’est avec cet atout formidable que le pays pourra conquérir les marchés africains, tout comme l’a fait le Maroc ».
Un institut franco-sfaxien d’ici 2018
Autre volet abordé par Olivier Poivre d’Arvor : sa visite au gouvernorat de Sfax. L’ambassadeur a souligné les points forts de la région, à savoir son capital humain, « doté d’un sérieux exemplaire », et son université. « Les sfaxiens m’ont affirmé qu’ils se sentaient comme les mal-aimés du pays », a-t-il indiqué, soulignant, d’un autre côté, l’absence d’une école française dans la région. « Une école, allant de la maternelle au lycée, va ouvrir ses portes à Sfax d’ici 2018 », a-t-il assuré. Autre annonce phare pour la région : la création d’un institut franco-sfaxien (IFSM) qui sera opérationnel dès 2018.
Un forum sur la jeunesse est, également, au programme, où les start-up innovantes du gouvernorat seront mises en valeur (septembre 2017).
Olivier Poivre d’Arvoir a, à la fin, abordé le consulat de France à Sfax, fermé depuis 10 ans. « La réouverture n’est pas encore envisageable », a-t-il souligné.