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Le journaliste et militant politique Omar Shabou a annoncé jeudi sur Jawhara FM la fondation d’un nouveau parti de salut de la Tunisie, à l’occasion d’une grande réunion prévue le 18 janvier à Sousse.
Intervenant dans l’émission Politica, il a indiqué qu’une cinquantaine de personnalités jouissant d’une légitimité morale et politique participeront à cette réunion fondatrice d’un parti dont il a refusé de révéler le nom, mais qui portera néanmoins la dénomination de de « watani » (national).
Plusieurs responsables du temps du président Habib Bourguiba seront conviés tels que Rachid Sfar, Mansour Moalla, Tahar Guiga, Tahar Belkhodja, Bechir Ben Sama et Ahmed Bennour.
« Ils vont intervenir pour parler comment l’Etat moderne se déstructure, comment l’argent sale circule et gouverne le pays aujourd’hui », annonce Shabou.
« Du temps du leader Bourguiba, le pays a fait en dix ans un bond de deux siècles, a-t-il insisté. De notre liste de membres fondateurs, nous avons exclu les faiseurs d’échecs, ceux qui ont souillé le pays depuis 2011. Bourguiba reste une méthodologie de réforme. Le frère de Chokri Belaid, Abdelmajid sera avec nous, alors qu’il est un gauchiste. Tout comme Lotfi Zitoun, il s’est réconcilié avec Bourguiba« .
« Des gens comme Hassine Dimassi et Mohamed Abbou sont partis dès le début pour signifier qu’ils n’étaient pas d’accord avec ce qui se passe dans notre pays aujourd’hui« , observe-t-il.
* »La situation est explosive en Tunisie ! »
« Des milliers de milliards ont été engloutis depuis la révolution, et les établissements bancaires internationaux ont signifié à notre pays qu’ils n’étaient plus prêts à lui accorder de nouveaux crédits, analyse-t-il. Cela veut dire qu’il y a un risque majeur de ne pas trouver l’argent pour payer les salariés. Vous savez ce que veut dire des policiers qui ne recevraient pas leurs salaires, par exemple… La Tunisie a bénéficié en fait d’un plan Marshal déguisé. La situation tant économique que politique et sociale est catastrophique. Jamais on n’était tombé aussi bas. Cela a amené dernièrement trois personnalités nationales d’envergure connues pour leurs grandes compétences économiques à refuser d’intégrer le gouvernement: Neji Jouini, Habib Karaouli et Marwane Abbassi. Et cela veut tout dire !
Oui, le peuple a la capacité de demander des comptes. Avez-vous écouté ce qu’a dit hier le secrétaire général de la centrale syndicale, l’UGTT. Oui, la situation est explosive dans notre pays. Déjà suffisamment appauvrie par la loi de finances en 2019, la classe moyenne va souffrir encore davantage par celle de 2020 qui prévoit des augmentations terribles: 30% pour les produits alimentaires, 25% pour les combustibles, 30% pour les viandes. Pourtant, depuis l’année dernière, notre peuple souffre, n’en peut plus. Il a dit: basta!« .
Evoquant les questions relatives au dossier libyen et à la diplomatie tunisienne, Omar Shabou s’est dit humilié par l’exclusion de la Tunisie de la Conférence de Berlin sur la Libye.
« Du temps de Bourguiba ou même de Ben Ali, aurait-on admis d’être exclus d’une conférence qui nous concerne au plus haut point ?, s’interroge-t-il. Pourtant, c’est notre droit historique d’y participer. A la place de nos gouvernants d’aujourd’hui, si j’étais président, j’aurais remué ciel et terre et rompu, s’il le faut nos relations diplomatiques avec l’Allemagne. Le Congo, les Emirats et je ne sais qui d’autres seraient donc concernés, et nous, qui sommes à la frontière de la Libye, nous ne le serions pas. Honteux !« .
H.A.