« Rassurez-vous, Saïed ne va pas se contenter de vagues messages sibillyns. Il a promis de parler très prochainement. Il va à mon sens tracer sa feuille de route et annoncer la suspension de la Constitution », relève Shabou.
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Le journaliste et activiste politique Omar Shabou a estimé lundi 30 août sur les ondes de Diwan FM, au cours de l’émission Houna Tounes que le président de la République, Kaïs Saïed est visé par des tentatives d’assassinat, soulignant que le conflit se déroule actuellement entre deux forces, l’une en quête de changement et l’autre voulant un retour en arrière.
Il a relevé que des parties et internes et externes ont intérêt à la survie du système de gouvernement d’avant le 25 juillet, celles justement liées à la mafia mondiale et aux forces de l’argent qui ciblent Saïed.
« Les décisions prises par le président de la République le 25 juillet dernier menacent directement des intérêts sectoriels, politiques et financiers interdépendants, y compris à l’étranger, souligne Shabou. Oui, j’ai bel et bien peur pour la vie de Saïed. D’ailleurs, rappelez-vous ce qui était arrivé à l’ancien président algérien Mohamed Boudhiaf, éliminé en direct en 1992 à Annaba parce qu’il a déclaré la guerre à la corruption. Mon message au peuple tunisien ? Patientez avec Saïed durant six mois. »
* »Laissez six mois à Saïed »
« Je crois que le président de la République annoncera la suspension de la Constitution de 2014, ce qui entraînera la chute de toutes les institutions et organes constitutionnels qui en émanent, ajoute-t-il. Je crois du reste fermement que le chef de l’Etat va annoncer l’abolition de la Constitution et qu’il est déjà passé à autre chose. Bref, la Constitution de 2014 est passée de mode et terminée. »
L’activiste politique a appelé à la suspension de la Constitution de 2014 et à la dissolution du parlement, soulignant que cette Constitution a conduit le pays vers un conflit entre les trois dépositaires de l’autorité, alors que la fonction réelle du parlement a été perturbée, puisqu’il y a plus de 200 projets de loi en suspens attendant d’être adoptés.
« Cela, est-ce une Constitution ? Et ce parlement scandaleux ! Le parlement dont le président est Rached Ghannouchi et dont la vice-présidente est Samira Chaouachi, et où siège un Seif Makhlouf n’a pas sa place. Non, plus jamais un retour à l’avant-25 Juillet ! ».
Shabou a souligné la nécessité de laisser des délais raisonnables au président de la République pour lui permettre d’encadrer et restructurer la vie politique tunisienne, considérant que six mois sont suffisants pour cela.
Il a du reste appelé Kaïs Saïed à divulguer la feuille de route pour la prochaine étape et à la clarifier à l’intention de l’opinion publique.
H.A.