Or bleu : le citoyen face aux coupures et à l’état déplorable des infrastructures de la SONEDE

Avec l’arrivée de l’été, la consommation d’eau connaît un pic que ce soit pour les consommateurs ou pour les professionnels. Jusqu’à la fin du mois de juin 2019, 187 coupures d’eau ont été observées selon ce qu’a affirmé l’expert hydraulique Houssine Riahi, qui a précisé que ces coupures sont devenues « habituelles ». De fait, force est de constater le nombre important de perturbations observées de part et d’autre en Tunisie. A Tataouine, à titre d’exemple, l’eau a été coupée durant la quasi totalité de la journée du vendredi 6 juillet 2019, dans un contexte où la chaleur fait des ravages. Mais comment expliquer ces coupures ? Existe-t-il une pénurie d’eau malgré l’abondance des pluies enregistrées cette année ?
S’exprimant dans l’édition de ce samedi 6 juillet 2019 du journal Assabah, l’expert hydraulique est justement revenu sur ce point. Il a rappelé que 2452 millions de mètres cubes d’eau ont été enregistrés dans les barrages tunisiens jusqu’à la fin du mois de mai 2019, ce qui représente 80% de la capacité de ces barrages. Or, malgré ces bons chiffres, des coupures dans la distribution de l’or bleu ont été observées, y compris dans les zones habituellement épargnées selon lui, à l’instar des gouvernorats du Nord-Ouest.

60% des canaux de distribution dans un état déplorable

Il s’agit, selon l’expert, de se pencher sur la problématique de l’entretien et la réhabilitation des canaux de distribution de l’eau qui sont dans un état déplorable depuis plusieurs années. Cette procédure, selon lui, doit être effectuée tous les 10 à 15 ans. « 60% des canaux de distribution sont dans un état déplorable. La majorité affiche une taille et un volume restés inchangés malgré l’augmentation de la population tunisienne. D’un autre côté, on perd 22% des eaux destinées à l’agriculture à cause de l’évaporation et de l’explosion des canaux », a-t-il expliqué, appelant la SONEDE (Société Nationale d’exploitation et de distribution des eaux) à prendre les dispositions nécessaires en vue d’entretenir les canaux de distribution.
La véritable problématique, poursuit l’expert, ne réside pas dans la rareté de l’eau. Il s’agit plutôt de l’absence d’une stratégie nationale de gestion durable de la richesse hydraulique (eau potable ou eau à usage agricole). « La supervision du secteur par le ministère de l’Agriculture, de la Pêche et des Ressources Hydrauliques s’est soldée par un échec. La problématique est structurelle. Elle est liée à la répartition administrative de la SONEDE », a-t-il encore déclaré.

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