105 millions de dinars : c’est ce que les partis politiques doivent au trésor public, selon Mehdi Ben Gharbia, ministre chargé des relations avec les Instances Constitutionnelles, la société civile et les Droits de l’Homme, de quoi remettre au goût du jour la délicate question de la transparence des partis politiques. Intervenant sur Mosaïque FM ce mardi 28 mars, le ministre a précisé que ce montant représente les avances que l’État a accordé aux partis politiques dans le cadre de leurs campagnes électorales. Le gouvernement les a appelés, selon Ben Gharbia, à rembourser leurs dettes auprès de l’État, mais sans succès.
Sur un autre plan, le ministre a annoncé qu’un projet de loi, concernant les partis politiques et les associations, sera élaboré. Ce dernier devrait permettre de préserver la liberté d’action des partis politiques, tout en garantissant la transparence dans la gestion de leur finances. Dans ce cadre, Mehdi Ben Gharbia souligne qu’une plateforme numérique sera mise en place. Elle permettra aux partis et aux associations d’interagir avec la Cour des Comptes et les autorités de tutelle.
Détournement de fonds publics ?
Ce n’est pas la première fois que le sujet de l’argent que doivent les partis politiques à l’État est abordé. Dans son dernier rapport datant de février 2017, l’organisation non gouvernementale (ONG) I Watch a affirmé que les partis politiques ayant perdu les élections de l’Assemblée Nationale Constituante (ANC) de 2011 et les législatives de 2014 doivent 5 millions de dinars à l’État. C’est sans compter les « techniques » employées par les partis en question pour échapper au remboursement.
À qui faut-il se fier : Mehdi Ben Gharbia parle de 105 millions de dinars alors qu’I Watch avance le chiffre de 5 millions de dinars ? Sur quelles données l’ONG s’est elle appuyée pour sortir ces 5 millions de dinars ? Où sont les 100 millions manquants évoqués par le ministre ?
Quoiqu’il en soit, d’autres questions ont le mérite d’être posées, et elles portent essentiellement sur la transparence des partis politiques. Pourtant, c’est un principe chèrement défendu par ces derniers. Où se trouve cet argent ? Il s’agit, après tout, de l’argent du contribuable : ces ménages tunisiens qui ont du mal à joindre les deux bouts à la fin du mois, mais qui paient tout de même leurs impôts.