Pendant longtemps nous nous sommes contentés de croire et d’accepter tout ce que l’on nous raconte sur nos retraites et sur les organismes qui les gèrent. Opulence, voitures, immobilier, crédits, avantages, privilèges, etc… Tout le monde en parle, mais en catimini sans élever la voie. Hormis quelques initiés (courageux), personne ne s’est réellement intéressé à la gestion des cette manne financière colossale. Opacité, secrets, puissance et pouvoir, les organismes de gestion des fonds de retraites et de prestations sociales sont un véritable Etat dans l’Etat. Celui qui s’en approche le regrette amèrement et dans le moindre des cas essuie une violente salve de pourfendeurs. Alors comme depuis quelques temps on essaye de croire au changement, je vais me jeter à l’eau en espérant ne pas me faire happer par un tir de barrage venant des tranchés du château.
Depuis quelques temps, et aujourd’hui surtout, on explique aux tunisiens (la préparation a commencé depuis quelques années déjà) qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses pour honorer leurs retraites ni pour payer les prestations sociales et cela, à peine au terme de quatre décennies de l’instauration du système (intervalle quasiment infinitésimal en terme d’horizon de prévision du modèle de capitalisation intergénérationnel). Nous ne sommes sûrement pas des experts comme le sont les gestionnaires de nos retraites, ni aussi performants qu’eux, ni tout aussi spécialistes que les éminences grises des statistiques, de l’économétrie et autres modélisateurs fondamentaux ; Pour autant, aussi simple que soit notre compréhension des choses, certaines questions tout aussi simples et simplistes s’imposent à notre simple esprit de simple citoyen contributeur à sa simple retraite : Où est passée notre retraite ?
Alors en essayant de répondre à cette question et en cherchant beaucoup, nous avons trouvé certains éléments particuliers, par ci et par là, mais oh ! Combien édifiants et qui mériteraient au moins, quelques explications, sinon des réponses, et peut être de rendre des comptes pour certains.
Il apparait ainsi que, depuis les années 70, le pouvoir exécutif s’est arrogé le droit de disposer d’un fonds spécial géré à discrétion (ordonnateur Ministre des affaires sociales), originellement destiné au financement des activités à caractère économique (de quel droit sur nos retraites ? et pourquoi à discrétion ?) mais en réalité, sa destination a été le financement des organisations syndicales, des associations et des projets de la société civile (voire même semble-t-il des partis politiques). Ce fonds n’a jamais été publiquement contrôlé, ni audité et aucune mesure d’impact n’a été mise en place, afin de rendre compte aux travailleurs et aux entreprises, de son utilisation et de son affectation ; surtout que son financement est une ponction directe sur leurs retraites, sans leur consentement ni même simplement les en informer.
Par ailleurs, la banque mondiale, le FMI, les grands spécialistes et nos exceptionnels experts nationaux, nous disent tous, que nous sommes condamnés à augmenter l’âge du départ à la retraite, que nous sommes obligés d’accepter une plus faible indemnisation de nos retraites, que nous devrons cotiser plus et que les entreprises devront en faire de même. Certains vont jusqu’à demander à ce que le budget de l’Etat (la communauté nationale, donc encore ‘NOUS’) couvre le déficit annoncé de nos caisses de sécurité sociale… Alors soit, mais avant cela, Il me semble pour ma part que dans tous ces raisonnement, il y a dès le départ des incohérences, des doutes et des critiques sur les hypothèses et sur les chiffres qui nous sont fournis et sur la masse réelle d’abondements à nos retraites.
( Lire texte intégral dans Réalités Magazine N°1605 daté du 30 septembre 2016)
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