Ouest-France : « En Tunisie, l’isolement à l’hôtel fait ses preuves »

De retour de l’étranger, le réalisateur Mourad Kalai (deuxième à gauche) confiné avec son équipe dans une chambre d’hôtel

Le pays résiste bien à l’épidémie de Covid-19 grâce aux mesures de précaution prises très tôt. Et grâce à une stratégie de confinement des voyageurs dans des centres dédiés, notamment les hôtels.
Mourad Kalai est finalement agréablement surpris par son lieu de quarantaine. Rentré d’Alger, où il était en tournage, le 27 avril, le réalisateur a aussitôt été placé, avec son équipe, en confinement obligatoire pour 14 jours. Une mesure mise en place par la Tunisie le 21 mars pour tout nouvel arrivant sur le territoire, qu’il soit étranger ou pas.

*Dans des hôtels de luxe
Mourad Kalai et ses 21 collègues sont logés au El-Fell, un hôtel trois étoiles entre Nabeul et Hammamet, la grande station balnéaire, à 70 km de la capitale. Les repas sont apportés à la porte de la chambre. On nous a fourni un kit de ménage. Il y a du personnel qui passe toutes les deux heures dans le couloir pour ramasser les poubelles, détaille le trentenaire. Sa famille lui a fait parvenir de quoi améliorer son quotidien : une machine expresso et une PlayStation.
Le premier malade du Covid-19, un Tunisien de retour d’Italie, a été diagnostiqué le 2 mars. A partir de là, les autorités avaient demandé aux voyageurs de se confiner deux semaines chez eux à leur retour. Avec un succès mitigé…
La courbe continuait d’augmenter à cause des incivilités, mais aussi de la contamination de l’entourage des malades. Le confinement obligatoire permet de casser la chaîne de transmission, explique le docteur Mohamed Rabhi, qui suit le dossier au ministère de la Santé.

*Un isolement bien accepté
Le pays s’en sort plutôt bien avec 1 018 cas détectés et 43 morts. Pas question d’avoir une deuxième vague. Environ 10 000 personnes sont donc actuellement en isolement ; 2 600 sont rentrées chez elles après 14 jours sans symptômes. Les autorités estiment à plusieurs dizaines de milliers – dont 10 000 étudiants – les Tunisiens encore coincés à l’étranger. Ils sont rapatriés au fur et à mesure que la place se libère dans les centres : des cités universitaires ou centres de formation vides, mais en grande majorité des hôtels.
Faute de touristes, certains hôteliers ont proposé gratuitement leur établissement.
C’est le cas de Mouna Ben Halima, propriétaire du luxueux La Badira, à Hammamet : Je le fais pour aider mon pays.Cet isolement forcé est globalement bien accepté. Après des débuts difficiles, les conditions d’hébergement se sont améliorées. L’État a pris en charge les repas, désormais préparés par les hôtels et non plus par la compagnie Tunisair.

(Ouest-France)

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