Oui au made in Tunisia mais aussi à la mondialisation de l’économie

Des constats amers sont établis selon un sondage, tels que 30% seulement des Tunisiens qui donnent la préférence aux produits fabriqués en Tunisie par rapport aux produits importés, lorsqu’ils font leurs achats. Il y a donc une préférence marquée pour les produits importés,
tandis que 10% seulement des consommateurs connaissent le code-barres spécifique des produits fabriqués en Tunisie qui commence par 619. Cela prouve si besoin est qu’il n’y a pas d’intérêt évident pour le “consommer tunisien”. Si cela a une signification particulière, c’est que le made in Tunisia ne bénéficie pas d’un capital confiance de la part des consommateurs. Quant à la portée et aux retombées de ces constats, elles sont considérables et particulièrement graves.
Ce comportement chez le consommateur tunisien est de nature à encourager la progression déjà vertigineuse des importations, ce qui accroît encore plus le déficit déjà profond du commerce extérieur.
Il décourage aussi les industriels tunisiens et prive le processus de croissance du PIB du seul moteur qui lui reste, à savoir la demande intérieure, faute de promotion de l’investissement et des exportations.
Une industrie ne peut être agressive et performante à l’export, si elle ne maîtrise pas une part appréciable du marché intérieur.
Le ministre de l’Industrie et des PME a inauguré le salon du Made in Tunisia organisé pour la première fois du 20 au 25 juin avec 173 stands d’industriels tunisiens afin de faire mieux connaître la qualité et la diversité des produits fabriqués en Tunisie.
Il a affirmé que les exportations de produits manufacturés en Tunisie a atteint en 2018, 37 milliards de dinars avec une progression de 19% par rapport à 2017, soit 90% de l’ensemble des exportations du pays.
Il y a donc un challenge à relever, celui de la confiance du consommateur dans le produit Made in Tunisia qui n’est pas acquis d’avance. Cette confiance ne s’arrache pas, ne s’impose pas mais se mérite, grâce à la qualité du produit et à la compétitivité de son prix.
Cependant, ce qui saute aux yeux, c’est la flambée des prix, pseudo-justifiée par la chute du dinar. Généralement, la qualité ne suit pas toujours.
En effet, si le taux officiel de l’inflation ne dépasse pas les 7% par an, c’est parce que d’une part, il ne comptabilise que certains produits de base, pas toujours représentatifs du niveau de vie du Tunisien, et que de l’autre, le coût de la vie a explosé depuis huit ans aux dépens du pouvoir d’achat du Tunisien moyen qui s’est détérioré. En effet, le prix de certains produits de nettoyage et d’entretien par exemple, a augmenté de 50% en l’espace d’un mois. Ahurissant ! Les services de contrôle ne réagissent pas.
Cela n’a pas empêché le salon d’avoir un certain succès. Une dizaine de produits ont été primés : un label pour promouvoir et encourager les meilleurs produits locaux.
De son côté, le premier responsable de l’UTICA a insisté sur la nécessité pour les pouvoirs publics de lutter contre la contrebande et le commerce illégal qui perturbent le marché et provoquent une concurrence déloyale vis-à-vis du secteur organisé et légal.
Dorénavant, le 26 juin sera la journée nationale du produit tunisien pour commémorer l’événement. Les pouvoirs publics proposent que des contrats-programmes doivent être négociés entre plusieurs partenaires publics et privés en vue de promouvoir les produits tunisiens dans les marchés publics.
Il faut reconnaître que nous avons des « champions nationaux » qui ont réussi à mettre au point des produits remarquables et à exporter leur savoir-faire dans des pays voisins comme Poulina, SOMOCER, TPR, Lilas, biscuits Saïda.
Nos entreprises doivent multiplier les efforts pour améliorer la qualité de leurs produits, les rendre plus compétitifs et être attentifs aux réactions de la clientèle.
Il importe de multiplier les programmes de mise à niveau tels que celui assuré par la coopération japonaise. En effet, 150 entreprises tunisiennes bénéficient d’un programme financé et conçu par le Japon et ayant pour objet la promotion de la qualité et de la productivité.
Il est essentiel que dans chaque entreprise industrielle soient créées non seulement une direction du contrôle de la qualité, mais aussi une direction du développement et de l’innovation si l’on veut cibler la pérennité des entreprises et l’excellence.   

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