13
Suite à une autorisation par la ministre de la justice, Leïla Jaffel, accordée au procureur général de la cour d’appel de Tunis, celui-ci a autorisé le procureur de la République à ouvrir une enquête sur les circonstances de l’extradition du dernier premier ministre libyen sous le régime de Mouammar Khadafi, Baghdadi Mahmoudi.
L’enquête sur cette extradition le 24 juin 2012 aux autorités de transition en Libye a été confiée au juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis, rapporte vendredi 21 janvier Mosaique FM.
Baghdadi Mahmoudi avait fui la Libye pour la Tunisie en septembre 2011 suite au déclenchement, le 17 février de la révolution libyenne. Les autorités tunisiennes l’ont ensuite arrêté pour avoir franchi illicitement les frontières avant d’être libéré le 27 octobre 2011.
Me Bechir Essid, président du comité de défense de l’ancien premier ministre libyen, a indiqué le 11 janvier au journal Al Chourouk que Hamadi Jebali, Moncef Marzouki, et Noureddine Bhiri sont responsables de l’extradition de Baghdadi.
Essid a ajouté que « le défunt ex-président Beji Caïd Essebsi, était responsable d’avoir arrêté au début Baghdadi, puis Marzouki, Jebali et le président de l’Assemblée constituante, Mustapha Ben Jaâfar se sont mis d’accord pour le livrer.
« Baghdadi est entré sur le sol tunisien dans le but d’aller en Algérie et non de demander l’asile politique en Tunisie, rappelle Essid. Toutefois, alors qu’il était sur le point de rejoindre le sol algérien, il a été arrêté. D’ailleurs, le cas Baghdadi est politique. Mais il y avait également de l’argent là-dedans, car l’ancien premier ministre libyen a été vendu ».
De son côté, le membre de l’équipe de défense de Mahmoudi, le député gelé et ex-ministre avocat à la cassation Mabrouk Korchid a assuré le 10 janvier que Baghdadi Mahmoudi a été « vendu à la milice des Frères musulmans ».
« Le jour de sa livraison le 24 juin 2012, une délégation spéciale s’est rendue à Tripoli depuis l’aéroport de Tunis-Carthage, et le prix de la transaction a été encaissé, assure-t-il. L’argent a été introduit par l’aéroport de Tunis-Carthage à une heure tardive de la nuit du 25 juin 2012 en présence d’un des ministres de souveraineté qui était arrivé alors à l’aéroport.”
Korchid précise que “les personnes accusées de ce crime grave sont Moncef Marzouki, Hamadi Jebali, Noureddine Bhiri, Sayed Ferjani, une avocate et un avocat.”
Baghdadi Ali Mahmoudi s’apprête à porter plainte contre la Tunisie devant le Tribunal pénal international dans le cadre de son extradition en 2012 par le gouvernement du mouvement Ennahdha pour le remettre entre les mains de groupes armés en 2012.
H.A.