Ouvrage collectif : « Révolution tunisienne et défis sécuritaires »

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Une feuille de route sur le vrai rôle des forces de sécurité

Agiter les idées et imaginer les futurs possibles, se présente comme un domaine de recherche qui mobilise de plus en plus d’universitaires et d’experts en Tunisie. Avec les profonds bouleversements que connait le pays, depuis la Révolution du 14 janvier 2011, des questions comme la démocratie et la sécurité, se posent toujours avec insistance et persistance. La Tunisie n’est- elle pas un laboratoire grandeur nature où les grandes et douloureuses mutations qui sont en train de s’opérer dans la région arabe ont pris forme et où la question lancinante de la sécurité se pose aujourd’hui de façon récurrente ? Incontestablement, L’idée du Labo démocratique, comme un incitateur d’idée, est née de ce besoin-là.

Le Labo démocratique qui se veut une organisation militant pour l’instauration et l’enracinement de la  démocratie mais aussi pour faire évoluer le concept, est un think tank qui a pour but de contribuer à l’instauration et à l’enracinement d’une démocratie innovante et vivante.

Aujourd’hui, on a entre nos mains un premier out put du Labo démocratique, fruit de deux années de travail et de recherches approfondies. Cinq experts viennent d’achever la rédaction d’un ouvrage d’intérêt sur une thématique de grande actualité. Il s’agit des relations souvent problématiques entre citoyens et services de sécurité. « Révolution tunisienne et défis sécuritaires »  un ouvrage qui sera présenté le 28 février courant et marquera le point d’orgue de la réflexion initiée par le Labo démocratique au lendemain du 14 janvier 2011. Un ouvrage disponible  en trois tomes (Les archives de la dictature, entre justice transitionnelle et sécurité, Protection de la vie privée et transparence dans le secteur de la sécurité, Les services de renseignements tunisiens : quel contrôle ?)   en arabe et en français.

 

Un ouvrage inédit

Cet  ouvrage collectif dirigé par Farah Hached (présidente fondatrice du Labo démocratique) et Wahid Ferchichi (professeur de droit), avec la collaboration de Hana Ben Abda (enseignante universitaire), Khansa Ben Tarjem (directrice des programmes du Labo démocratique) et Khaled Mejri (enseignant universitaire)..

Cet ouvrage inédit dans le monde arabe est l’aboutissement d’un projet de deux ans. Il est  soutenu par le gouvernement fédéral suisse, le PNUD et l’UNESCO, incluant recherches et organisation de consultations avec les administrations publiques (dont les ministères de l’Intérieur et de la Justice), la société civile et des universitaires.

Animé par le souci de trouver un difficile équilibre entre le respect des droits humains et la prise en compte des contraintes sécuritaires, les auteurs présentent un plaidoyer pour une réforme courageuse du secteur de la sécurité. Pour Farah Hached, « l’ouvrage présente un état des lieux concernant le rôle des services de sécurité en matière de surveillance du citoyen, en Tunisie et dans une trentaine de pays étrangers, mais surtout il peut être considéré comme une sorte de feuille de route ambitieuse pour les nouveaux responsables en charge du pays ».

Qu’est-ce que le projet police politique ?

Le Labo démocratique a lancé le projet police politique au printemps 2011, juste après la chute du régime de Ben Ali. Il se propose de créer le débat autour de la question de la police politique, de ses archives, des méthodes des services de renseignements et leur contrôle par le citoyen. Il vise à faire des recherches et analyses sur la Tunisie et les expériences étrangères ainsi que les bonnes pratiques afin de proposer des axes de réformes pour la Tunisie. il a, enfin, l’ambition d’internationaliser le projet en créant une plate-forme web avec les législations des Etats, relatives au contrôle des services de renseignements et à l’accès à l’information par le citoyen.

Le projet comporte trois étapes:

1ère étape : Le projet police politique s’est d’abord concrétisé à travers de nombreuses activités de débats et d’échanges:

Une conférence internationale intitulée Les archives de la police politique: un défi pour la démocratie (12 et 13 novembre 2011)

La production du documentaire Memory at Risk (novembre 2011)

2e étape : Avec le soutien de la Confédération suisse, du PNUD et de l’UNESCO, il a été question de faire des recherches et d’organiser des consultations afin d’aboutir à la publication de l’ouvrage intitulé Révolution tunisienne et défis sécuritaires.

3e étape : Toute la documentation qui a servi pour les recherches et la rédaction de l’ouvrage a été compilée dans un site web bibliographique : www.secretpoliceproject.org. On y trouve les ressources juridiques des pays étudiés, des références d’ouvrages, des rapports et articles, des vidéos et audio ainsi que des liens vers des sites web pertinents.

Cependant, il ne s’agit pas uniquement d’un site bibliographique. La 3e étape du projet police politique consiste à faire en sorte que ce site soit une bibliothèque numérique vivante et internationale portant sur toutes les questions concernant les polices secrètes, la surveillance des citoyens, les archives et les fichiers de police, et plus généralement le contrôle démocratique du secteur de la sécurité et des services de renseignements.

S.K

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