Mais quelle mouche a piqué le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas ? Sorti de la naphtaline après presque une semaine du déclenchement de l’opération “déluge d’Al-Aqsa”, menée par les Brigades de Ezzeddine Al-Qassam, bras armé du mouvement Hamas et ayant fait plus de 1300 morts israéliens, mais coûtant la vie également à plus de 1500 martyrs palestiniens, Abbas, le compagnon de route de la figure emblématique de la Cause palestinienne, Yasser Arafat, a condamné « le meurtre des civils des deux côtés« !!! Une condamnation qui a été jugée « faible » par des médias israéliens !!!
Mahmoud Abbas qui ne s’est guère exprimé depuis le déclenchement des événements à Gaza, n’a pas trouvé d’inconvénient pour mettre sur le même pieds d’égalité les colons israéliens et le peuple palestinien opprimé en insistant sur “le rejet des pratiques consistant à tuer des civils ou à les maltraiter dans les deux camps ».
C’était lors d’une rencontre à Amman avec le roi Abdallah II de Jordanie que Abbas, a appelé à mettre « fin immédiate de l’agression maximale contre le peuple palestinien ».
Bien qu’évitant de “condamner” les dirigeants du mouvement Hamas, ses frères-ennemis, évitant ainsi de commettre un suicide politique d’autant plus que la popularité du mouvement islamiste grandit dans l’opinion publique tant nationale que arabe, Abbas est on ne peut plus que jamais dans l’embarras.
D’une part, Abbas, le principal interlocuteur des dirigeants de l’Etat hébreu qui ne cessent d’exercer sur lui des pressions, se trouve dans l’incapacité de convaincre les dirigeants du Hamas à cesser leur opération attendu que la rupture est consommée entre les deux parties depuis longtemps. Les dirigeants de Hamas qui gèrent la Bande de Gaza depuis 2007 après une confrontation avec les forces de sécurité palestiniennes, fidèles au président de l’Autorité Mahmoud Abbas, refusent toujours de reconnaître l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) seul représentant du peuple palestinien. Et pour cause, le chef du Hamas, Ismail Haniyeh et ses hommes refusent de reconnaître l’Etat hébreu et rejettent toute négociation avec l’occupant sioniste.
D’autre part, se trouvant entre le marteau et l’enclume, le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, risquerait en cas d’un faux pas, de perdre définitivement sa popularité déjà déclinante face à celle de Hamas, boostée par l’opération “Déluge d’Al-Aqsa”, largement saluée par les peuples arabes qui sont sortis dans les rues pour exprimer leur solidarité et leur enthousiasme quant à l’opération inédite “déluge d’Al-Aqsa”.
Avec cette nouvelle sortie démesurée, Abbas a raté l’occasion de se taire. Car au moment où la machine de guerre sioniste rase la Bande de Gaza en ayant recours à des armes interdites, le président Abbas, 88 ans, dépassé par les événements, accepte de rencontrer, aujourd’hui, le Secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken qui a exprimé le soutien inconditionnel des Etats-Unis à l’Etat hébreu : « Nous serons toujours à vos côtés », disait-il au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
Alors, que pourraient espérer les Palestiniens dont des milliers sont actuellement sous le feu des bombardements massifs israéliens, d’une rencontre qui réunira leur président au chef de la diplomatie américaine venu apporter son soutien aux Israéliens ? Que de la déception et de la frustration.
1,3K