Paris met en garde Alger après le renvoi de 12 agents français en Algérie

Photo de la dernière réception de Jean-Noël Barrot par le Président algérien Tebboune, le 6 avril dernier PHILEMON HENRY / AFP

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Œil pour œil, dent pour dent. Les tensions entre Alger et Paris, qui ne cessent de s’intensifier depuis juillet 2024, quand Emmanuel Macron a soutenu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, ont pris une nouvelle dimension. Dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères a déclaré avoir pris la décision souveraine de renvoyer 12 agents français, dépendant du ministère français de l’Intérieur, leur intimant de « quitter le territoire sous 48 heures ».

Une décision judiciaire qui ne passe pas

La raison qui motive cette attitude ? Pour la déterminer, il faut revenir quelque peu en arrière. En 2023, l’influenceur “Amir DZ”, opposant au régime de Tebboune connu sur les réseaux sociaux, reçoit l’asile politique en France, qui a toujours refusé les demandes d’extradition exigées par l’Algérie. En avril 2025, il est kidnappé près de Paris. Le 11, trois individus sont mis en examen et placés en détention provisoire pour arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire en relation avec une entreprise terroriste, selon le Parquet national antiterroriste français. Le problème ? Parmi ces trois personnes se trouve un agent consulaire algérien. Voilà le fondement de la décision prise par Alger, qui indique simplement réagir à « l’arrestation spectaculaire et ostentatoire, sur la voie publique, par les services sous tutelle du ministère de l’Intérieur français, d’un agent consulaire ».

Que ce soit au sujet de l’affaire Boualem Sansal — écrivain franco-algérien arrêté pour atteinte à la sûreté — ou à propos de la question migratoire, la France et l’Algérie sont en plein bras de fer depuis neuf mois. C’est en particulier Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur français, qui est au premier plan de cette escalade, notamment via ses déclarations sur la question des ressortissants algériens en France. Il est une nouvelle fois visé dans le récent communiqué du ministère des Affaires étrangères de l’Algérie, qui estime qu’il porte toute la responsabilité dans cette affaire. Avant d’ajouter une mise en garde : « Toute autre nouvelle action attentatoire du ministre de l’Intérieur français recevra[it], sur la base de la réciprocité, une réponse ferme et adéquate. »

Bien que l’action extérieure de la France se veuille en direction d’une réconciliation, le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, a averti Alger, sur la chaîne de télévision française *France 2*, ce mardi 15 avril : « Si l’Algérie fait le choix de l’escalade, nous répondrons avec la plus grande fermeté. » Selon lui, la décision rendue par le Parquet vendredi dernier est tout à fait indépendante, et n’est en aucun cas à imputer à la responsabilité de Bruno Retailleau. « Nous avons toujours dit que nous voulions revenir à des relations normales, que nous voulions sortir des tensions parce qu’elles ne sont ni dans l’intérêt de la France, ni dans l’intérêt des Français, mais c’est évidemment à l’Algérie aujourd’hui de prendre ses dispositions », a-t-il ajouté. La normalisation entre les deux pays semble être un horizon inatteignable.

B.CH (Stagiaire)

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