Le président de la République française va prendre la parole mardi soir afin d’annoncer un « allégement » des mesures restrictives prises contre la deuxième vague. Un déconfinement n’est pas à l’ordre du jour.
L’exécutif ne veut plus parler de déconfinement, mais d' »allègement progressif des contraintes ». A deux jours de la prise de parole d’Emmanuel Macron mardi soir pour annoncer une réduction des mesures restrictives face à l’amélioration des indicateurs épidémiques en France, le plan se précise.
Pas de déconfinement prévu, car « aujourd’hui, le niveau de circulation du virus dans le pays est le même qu’au moment du couvre-feu. Il n’est pas question de déconfiner », prévient ainsi Olivier Véran dans le JDD. « Rien n’est pire que l’incertitude et l’impression d’une morosité sans fin, déclare pour sa part le président français dans l’hebdomadaire ce dimanche. Il faut de la cohérence, de la clarté, un cap. Savoir ensemble où nous allons et comment y aller. C’est difficile, car la pandémie est par essence imprévisible et mondiale. Mais c’est la clé de la confiance, qui elle-même est la clé du succès. »
*Un « assouplissement » en trois temps
Dans le même numéro du JDD, le porte-parole du gouvernement donne des pistes à cet allégement des contraintes. Car si les efforts des couvre-feux et du reconfinement commencent à payer – le nombre de patients en réanimation poursuit sa décrue pour le 5e jour consécutif – « ils doivent se poursuivre pour ne pas être gâchés », déclare ainsi Gabriel Attal.
Le gouvernement estime donc qu’il faut « faire évoluer les conditions du confinement à mesure que la situation sanitaire s’améliore, tout en assumant une maîtrise pour éviter que l’épidémie reparte », comme ça a été le cas après le premier déconfinement.
Il annonce alors un « assouplissement » qui se déroulera en trois temps : « d’abord autour du 1er décembre », date autour de laquelle les commerces pourraient avoir l’autorisation de rouvrir, comme l’a annoncé Jean Castex cette semaine, « puis avant les congés de fin d’année, puis à partir de janvier 2021 ».
*Des commerces bientôt rouverts
Si Gabriel Attal prévient que « le confinement va se poursuivre et donc la limitation des déplacements aussi », il va dans le sens du Premier ministre concernant les commerces. « Nous nous étions engagés à leur permettre de rouvrir autour du 1er décembre si l’amélioration de la situation sanitaire se confirmait, ce qui semble être le cas », confie le porte-parole.
Cette date a été précisée par BFMTV qui a annoncé celle du 28 novembre pour une réouverture possible des commerces dits « non-essentiels ». Elle correspond aux souhaits du ministère de l’Economie qui a obtenu le report du Black Friday d’une semaine, prévu initialement le 27 novembre prochain. « Il était hors de question de rouvrir le jour du Black Friday, qui aurait amené trop de flux, voire du désordre, le non-respect des gestes barrière. Mais à partir du moment où c’est reporté, il devient possible de rouvrir le week-end prochain, si les conditions sanitaires le permettent et avec le protocole sanitaire renforcé », confie ainsi un proche de Bruno Le Maire, toujours au JDD.
Les lieux de culte pourraient également être concernés par cet assouplissement autour du 1er décembre. En revanche, « certains établissements, comme les bars et restaurants, continueront à connaître des restrictions », souligne Gabriel Attal.
Interrogé sur la stratégie gouvernementale du « tester, tracer, isoler », Gabriel Attal annonce que la stratégie pourrait quelque peu évoluer. Ainsi, comme il l’évoquait à Ouest France cette semaine, le porte-parole du gouvernement avance l’idée d’un isolement forcé et contrôlé des personnes contaminées. « Il y a clairement l’enjeu d’un isolement plus effectif des cas positifs et des cas contact », et « à titre personnel, je trouve la piste intéressante », lance-t-il au JDD.
(L’Express)