La Tunisie regorge de compétences, que ce soit sur le sol national ou ailleurs. Atef Aouida en fait partie. C’est un jeune Tunisien de 33 ans qui s’est parfaitement intégré en France. Aujourd’hui, il est responsable d’agence chez Satelec du groupe Fayat Energies Services. Il s’agit, en fait, de l’un des leaders du marché français en matière d’énergies renouvelables. Dans un entretien accordé à Réalités Online, Atef Aouida est revenu sur sa riche expérience et il a adressé des messages positifs à ses compatriotes.
Il a atterri en France alors qu’il n’avait que 22 ans. La société pour laquelle il travaille actuellement est une référence dans le secteur du BTP qui réalise, chaque année, un chiffre d’affaires moyen de 6 millions d’euros. Le développement durable constitue l’un des principaux champs d’intervention de la société et, de ce fait, du travail de Atef Aouida. Il s’agit, entre-autres, d’accompagner les collectivités locales dans le développement durable et de bâtir les villes intelligentes – Smart Cities -.
Développement durable : un long chemin reste à parcourir pour la Tunisie
Étant expert dans le développement durable, Atef Aouida considère que les énergies vertes ne sont pas pleinement exploitées en Tunisie. En effet, il estime que les équipements et les sources d’énergies sont obsolètes contrairement à des pays voisins. Ces derniers investissent lourdement à court terme dans l’objectif de faire baisser leur budget de fonctionnement.
Le jeune homme a pris un exemple concret pour illustrer ses propos : « en Tunisie, le prix du kwh reste au-dessous de la moyenne africaine qui est de 13 centimes d’euros, soient 400 millimes. Pour les collectivités, le prix du kwh est fixé à 234 millimes pour l’éclairage public. En France, il est de 16 centimes d’euros. Ces comparaisons nous permettent de comprendre un fait important si l’on prend en considération, également, le SMIC. Ainsi, en Tunisie, le prix du kwh représente 0,07% du SMIC. La part est de 0,013% en France. Autrement dit, avec son seul SMIC, un Français peut acheter 7500 kwh d’électricité contre 1380 kwh pour un Tunisien », a-t-il expliqué.
Dans ce contexte, la Tunisie doit tirer profit de ses avantages comparatifs afin d’accroître son efficacité énergétique et d’instaurer un véritable développement durable.
Il est clair, selon Atef Aouida, que notre pays ne dispose pas de l’atout de l’énergie nucléaire. Toutefois, nous avons l’avantage de compter une plus longue durée d’ensoleillement.
Les TRE, délaissés ?
Qu’en est-il, à présent, de la situation des TRE (Tunisiens résidents à l’étranger) ? Comme nous l’avons souligné à maintes reprises, ils sont plutôt délaissés et oubliés de la part des pouvoirs publics. Pourtant, malgré cela, une grande partie n’a pas perdu une once de son sentiment d’appartenance. « La fierté d’appartenance à ce pays ne cesse d’augmenter depuis 10 ans. La preuve : l’implication de la jeunesse dans la vie associative », nous a-t-il confié.
Toutefois, il existe certains obstacles qu’il faut démanteler selon Atef Aouida. Il parle, notamment, de la lourdeur bureaucratique de la Tunisie. « Les TRE ont beaucoup apporté et ils ne cesseront jamais de le faire, que ce soit sur le plan économique, social ou scientifique. Toutefois, la bureaucratie doit être capable d’éliminer les procédures inutiles qui ne font que freiner les gens », a-t-il encore déclaré.
La situation est, certes, difficile, mais malgré cela, Atef Aouida préfère rester positif tout en diffusant les ondes positives. « Travail, persévérance et patience », ce sont les mots d’ordre à respecter selon le jeune ingénieur pour réussir.
F. K