Pauvreté infantile en Tunisie : l’inflation et la sécheresse accentuent les inégalités

Un nouveau rapport conjoint de l’Unicef, du Centre de recherches et d’études sociales (Cres) et du ministère des Affaires sociales dresse un tableau sombre de la situation de l’enfance en Tunisie. Selon cette étude, 28,4 % des enfants tunisiens vivent désormais sous le seuil de pauvreté, soit une hausse de 2,4 points de pourcentage par rapport à 2021.
L’augmentation alarmante de la pauvreté infantile est principalement attribuable à l’inflation persistante et à une longue période de sécheresse qui a frappé le pays. Ces deux phénomènes ont érodé le pouvoir d’achat des familles, notamment celles vivant dans les régions du centre-ouest et du nord-ouest, les plus touchées par cette hausse.
Si les mesures de soutien aux familles vulnérables, comme les allocations familiales, ont apporté un certain soulagement, elles demeurent insuffisantes pour enrayer la montée de la pauvreté infantile. L’enquête révèle que ces aides ont permis d’améliorer l’accès à l’alimentation, aux soins de santé et à l’éducation. Toutefois, le rapport souligne la nécessité d’élargir et de renforcer ces programmes pour atteindre un plus grand nombre de familles et atténuer les effets de la crise.
La pauvreté infantile est un problème complexe qui a des conséquences à long terme sur le développement de l’enfant et de la société tout entière. Les enfants vivant dans la pauvreté sont plus susceptibles de souffrir de malnutrition, de maladies, de retards de croissance et d’abandon scolaire.
Pour lutter efficacement contre la pauvreté infantile, il est nécessaire de mettre en œuvre des politiques publiques ambitieuses et coordonnées. Parmi les pistes à explorer :

  • Renforcer le filet de sécurité sociale : Élargir la couverture des allocations familiales, indexer les prestations sur l’inflation et mettre en place de nouveaux dispositifs de soutien.
  • Soutenir l’emploi et les revenus : Créer des emplois durables, améliorer les conditions de travail et renforcer les programmes de formation professionnelle.
  • Investir dans les services publics : Améliorer l’accès à l’éducation, à la santé et à l’eau potable, notamment dans les régions les plus défavorisées.
  • Lutter contre les inégalités : Mieux cibler les aides sociales, promouvoir l’égalité des chances et renforcer la cohésion sociale.

La lutte contre la pauvreté infantile est un défi de taille pour la Tunisie. Mais c’est aussi un investissement pour l’avenir. En agissant dès maintenant, le pays peut donner à tous les enfants les moyens de s’épanouir et de contribuer au développement de la nation.

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